Extrait de Ecce (h)omo

Extrait de Disparue

POL PI / MARCELA SANTANDER CORVALÁN
ECCE (H)OMO / DISPARUE
Danse / mercredi 30 janvier 20h30  / Théâtre Saragosse
1h30 avec entracte / TARIF B / EN PARTENARIAT AVEC LE FESTIVAL TRENTE TRENTE RENCONTRES DE LA FORME COURTE

Le passé semble plus que jamais présent sur les scènes de danse aujourd’hui. Ces dernières années, un ensemble significatif de projets chorégraphiques ont ainsi trouvé leur genèse dans le répertoire des anciens. Les jeunes chorégraphes nourrissent une réflexion sur leur propre héritage et la mémoire de la danse. Ils engagent un travail critique qui soutient leurs recherches — chorégraphiques, esthétiques, théoriques — sur les grandes figures de la danse du XXe siècle et autour d’une culture du geste à la fois ethnologique et historique. Pour cette seconde collaboration, la scène Espaces Pluriels et le Festival Trente Trente – Rencontres de la forme courte ont choisi de rendre compte de cette effervescence à travers deux pièces : Ecce (H)omo, du Brésilien Paul/a Pi, et Disparue de la chorégraphe chilienne Marcela Santander Corvalán.

ECCE (H)OMO
Paul/a Pi développe depuis plusieurs années un travail de recherche autour du cycle Affectos humanos (1962) de la chorégraphe allemande Dore Hoyer (1911-1967). Il signe avec Ecce (H)omo un magnifique solo dans lequel il trouble genre et Histoire, une pièce fascinante où l’écriture sensible fait apparaître une image fugace et fantasmée de la chorégraphe allemande. À l’instar de Dore Hoyer, Paul/a Pi traverse un cycle de cinq danses qui ont chacune pour genèse un affect humain : la Vanité, le Désir, la Haine, la Peur et l’Amour. Exploitant le documentaire, la performance, le concert et le spectacle, il reconstitue l’archive vivante et fragile de cette oeuvre inclassable. Ecce (H)omo est un bel essai sur la mémoire de la danse où s’infiltrent l’incertitude du sens, le désir de partage et les aléas de l’interprétation.

DISPARUE
Travaillant sur la notion d’identités multiples, Marcela Santander Corvalán se penche sur les laissés hors-champs de la mémoire collective. Pour le solo Disparue, elle part d’une posture extraite du duo Époque, créé avec Volmir Cordeiro en 2015 autour de danses de femmes du XXe siècle. Elle s’inspire en particulier d’une danse japonaise accroupie. Explorant cette position, elle fait un voyage dans le temps, depuis les Andes précolombiennes jusqu’aux formes les plus actuelles. La posture devient un terrain fécond d’étude, une archive vivante, une mémoire active. Charnelle et expressive, la danseuse chorégraphe incarne toutes les femmes, de la courtisane à la déesse, de la jeune mère à la reine du dance-floor. Son corps n’est plus que le passage d’une force qui le surprend et le métamorphose.

ECCE (H)OMO
De et avec Paul/a Pi • Regard extérieur, accompagnement et scénographie Pauline Brun • Dramaturgie et costume Pauline Le Boulba • Création lumière Florian Leduc • D’après une chorégraphie originale de Dore Hoyer (musique Dimitri Wiatowitsch), ©Deutsches Tanzarchiv Köln • Transmission des danses Martin Nachbar
DISPARUE
Chorégraphie et interprétation Marcela Santander Corvalán • Regard extérieur Mathilde Hennegrave, Ana Rita Teodoro et Amanda Piña • Texte Mathilde Hennegrave • Costumes Corinne Petitpierre • Création sonore Maya Garcia • Création lumière Maëlle Iger • Régie Son Arnaud De la Celle ou Vanessa Court • Régie Lumières Antoine Crochemore • Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore • Remerciements Volmir Cordeiro, Margot Videcoq, Daniel Zimmerman, Mickaël Phelippeau, Olivier Martin-Salvan, Matthieu Banvillet et toute l’équipe du Quartz • Photos ECCE (H)OMO, Magalie Mobetie / DISPARUE, Alain Monot
PRODUCTION

ECCE (H)OMO
Production No Drama / Claire Guièze et Cédric Andrieux • Coproduction ICI - CCN de Montpellier/Languedoc- Roussillon Midi-Pyrénées avec Life Long Burning, Centre national de la danse, PACT Zollverein, Honolulu avec le CCN de Nantes, Théâtre de Poche de Hédé- Bazouges avec Extension Sauvage • Avec le soutien du Fonds Transfabrik – Fonds franco-allemand pour le spectacle vivant • Ce projet a bénéficié de l’Aide au projet de la DRAC Île-de-France – Ministère de la Culture et de la Communication, et a eu l’aide du Centre Français de Berlin dans le cadre d’une résidence de création

DISPARUE
Production déléguée Fabrik Cassiopée • Production Le Quartz - Scène nationale de Brest • Coproduction CND Centre National de la Danse • Avec le soutien de NadaLokal et Ministry of Movement Affairs (Vienne), Ménagerie de Verre (Paris)

Le passé semble plus que jamais présent sur les scènes de danse aujourd’hui. Ces dernières années, un ensemble significatif de projets chorégraphiques ont ainsi trouvé leur genèse dans le répertoire des anciens. Les jeunes chorégraphes nourrissent une réflexion sur leur propre héritage et la mémoire de la danse. Ils engagent un travail critique qui soutient leurs recherches — chorégraphiques, esthétiques, théoriques — sur les grandes figures de la danse du XXe siècle et autour d’une culture du geste à la fois ethnologique et historique. Pour cette seconde collaboration, la scène Espaces Pluriels et le Festival Trente Trente – Rencontres de la forme courte ont choisi de rendre compte de cette effervescence à travers deux pièces : Ecce (H)omo, du Brésilien Paul/a Pi, et Disparue de la chorégraphe chilienne Marcela Santander Corvalán.

ECCE (H)OMO
Paul/a Pi développe depuis plusieurs années un travail de recherche autour du cycle Affectos humanos (1962) de la chorégraphe allemande Dore Hoyer (1911-1967). Il signe avec Ecce (H)omo un magnifique solo dans lequel il trouble genre et Histoire, une pièce fascinante où l’écriture sensible fait apparaître une image fugace et fantasmée de la chorégraphe allemande. À l’instar de Dore Hoyer, Paul/a Pi traverse un cycle de cinq danses qui ont chacune pour genèse un affect humain : la Vanité, le Désir, la Haine, la Peur et l’Amour. Exploitant le documentaire, la performance, le concert et le spectacle, il reconstitue l’archive vivante et fragile de cette oeuvre inclassable. Ecce (H)omo est un bel essai sur la mémoire de la danse où s’infiltrent l’incertitude du sens, le désir de partage et les aléas de l’interprétation.

DISPARUE
Travaillant sur la notion d’identités multiples, Marcela Santander Corvalán se penche sur les laissés hors-champs de la mémoire collective. Pour le solo Disparue, elle part d’une posture extraite du duo Époque, créé avec Volmir Cordeiro en 2015 autour de danses de femmes du XXe siècle. Elle s’inspire en particulier d’une danse japonaise accroupie. Explorant cette position, elle fait un voyage dans le temps, depuis les Andes précolombiennes jusqu’aux formes les plus actuelles. La posture devient un terrain fécond d’étude, une archive vivante, une mémoire active. Charnelle et expressive, la danseuse chorégraphe incarne toutes les femmes, de la courtisane à la déesse, de la jeune mère à la reine du dance-floor. Son corps n’est plus que le passage d’une force qui le surprend et le métamorphose.

DISTRIBUTION

ECCE (H)OMO
De et avec Paul/a Pi • Regard extérieur, accompagnement et scénographie Pauline Brun • Dramaturgie et costume Pauline Le Boulba • Création lumière Florian Leduc • D’après une chorégraphie originale de Dore Hoyer (musique Dimitri Wiatowitsch), ©Deutsches Tanzarchiv Köln • Transmission des danses Martin Nachbar

DISPARUE
Chorégraphie et interprétation Marcela Santander Corvalán • Regard extérieur Mathilde Hennegrave, Ana Rita Teodoro et Amanda Piña • Texte Mathilde Hennegrave • Costumes Corinne Petitpierre • Création sonore Maya Garcia • Création lumière Maëlle Iger • Régie Son Arnaud De la Celle ou Vanessa Court • Régie Lumières Antoine Crochemore • Production, diffusion, administration Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore • Remerciements Volmir Cordeiro, Margot Videcoq, Daniel Zimmerman, Mickaël Phelippeau, Olivier Martin-Salvan, Matthieu Banvillet et toute l’équipe du Quartz • Photos ECCE (H)OMO, Magalie Mobetie / DISPARUE, Alain Monot

   

PAUL/A PI

Artiste chorégraphique d’origine brésilienne vivant en France, Paul/a Pi s’intéresse à une compréhension élargie du champ chorégraphique, travaillant autour de questionnements sur la mémoire et la temporalité, le langage, et les notions d’archive et de traduction en danse, avec un intérêt particulier pour l’in situ. Diplômé en musique à l’Université de Campinas (Brésil), de 2013 à 2015 Paul/a a suivi le master chorégraphique ex.e.r.ce à Montpellier et a déjà été interprète pour Clarissa Sacchelli, Eszter Salamon, Latifa Laabissi / Nadia Lauro, Pauline Simon, Aude Lachaise et Anna Anderegg. Depuis 2010, il développe ses propres projets chorégraphiques, déjà présentés dans plusieurs villes et festivals au Brésil. Il a aussi réalisé et dirigé les 5 éditions du projet Free to Fall São Paulo (nuit d’exquises artistiques) et travaillé en tant que musicien professionnel pendant plus de 10 ans. En France, Paul/a a créé les soli ECCE (H)OMO (mars 2017) et ALEXANDRE (mai 2018), déjà présentés au Centre national de la danse, Festival Montpellier Danse, Musée de la Danse, Festival NEXT/Espace Pasolini, PACT Zollverein, La Raffinerie/ Charleroi Danse, Vivat la Danse et Uzès Danse, entre autres.

MARCELA SANTANDER CORVALÁN

Née au Chili, Marcela Santander Corvalán se forme à la danse-théâtre à la Scuola d’Arte Dramatica Paolo Grassi de Milan, puis à la danse contemporaine au Centre national de danse contemporaine d’Angers, sous la direction d’Emmanuelle Huynh. En parallèle de sa formation, elle étudie l’histoire à l’Université de Trento en Italie et obtient une licence en danse à l’Université Paris-8. En 2016, elle participe à Danceweb programme, dans le cadre du festival Implusltanz à Vienne. Depuis 2011, elle collabore en tant qu’interprète avec les chorégraphes : Dominique Brun Sacre #197 (2012) et Sacre #2 (2014), Faustin Linyekula, Stronghold (2012), Julie Nioche, Nos amours (2017), Ana Rita Teodoro, Plateau (2017), Volmir Cordeiro, L’oeil, la bouche et le reste (2017). Elle travaille également en collaboration avec le chorégraphe Mickaël Phelippeau : Chorus (2012), Pour Ethan et Set-Up (2014), Kritt (2016), Footballeuses (2017) et pour la direction artistique de la manifestation À DOMICILE à Guissény en Bretagne. Elle développe ses propres projets depuis 2014, date à laquelle elle entame une association avec le Quartz, scène nationale de Brest, qui lui offre un terrain d’expérimentation propice à la mise en oeuvre de projets personnels. En février 2015, elle co-signe avec le danseur et chorégraphe Volmir Cordeiro la pièce Époque. En mars 2016 elle crée son premier solo Disparue. Sa dernière création, MASH, cosignée avec la chorégraphe italienne Annamaria Ajmone a été créée en juillet 2017. Elle est artiste associée au Quartz, scène nationale de Brest de 2014 à 2017.

À DañsFabrik, Marcela, belle et charnelle, éclate et épate en solo

Dans Disparue, Marcela Santander Corvalán, artiste associée au Quartz de Brest, incarne les femmes "fléchies" de la Terre, de la courtisane à la reine du dance-floor... Elle possède la grâce, la spontanéité, l’intelligence du coeur et du corps. Pour cette 5e édition du festival DañsFabrik, Marcela Santander Corvalán éclate et épate en solo, parée d’un costume flamboyant et frétillant, rouge passion, qui laisse entrevoir la chair... Dans Disparue, charnelle et expressive, la danseuse chorégraphe associée au Quartz, la Scène nationale de Brest, incarne ainsi toutes les femmes « fléchies » de la terre, de la courtisane à la déesse, de la jeune mère à la reine du dance-floor. Dans sa précédente pièce, Époque, créée avec Volmir Cordeiro, ils dansaient les femmes artistes qui avaient marqué le XXe siècle. Symbolique et féminine, une posture, inspirée d’une danse japonaise, avait alors attiré son attention. Liée au quotidien, à l’attente, au travail, à l’accouchement, une posture séculaire, universelle, qui disparaît, pourtant, de la société. « Je l’utilise beaucoup dans ma vie. C’est une intelligence du corps qu’on est en train de perdre, explique Marcela qui veut également nous faire « réfléchir sur tous les symboles négatifs, obscènes ou de soumission et d’humiliation qui se rapportent à cette position. » Confortable pour elle, insupportable pour d’autres... Elle est La Fléchie ». Tout en « recréant des corps à partir des imaginaires et des fictions », elle visite la mémoire des gestes qui constituent cette posture accroupie, fléchie. « La Fléchie », c’est d’ailleurs l’autre nom qu’elle souhaitait donner à son solo. Un nom qui évoque la compassion, l’attendrissement, une façon de renoncer à la dureté : « Je ne peux pas m’élancer, mes genoux toujours pliés, je marche, je saute ». Sa présence a quelque chose d’hypnotique. Elle prend immédiatement l’espace et impose la fierté de son corps qui s’expose. Marcela joue les statues, mais n’en est pas une. Le visage s’anime, se tord, sourit, au gré des traditions et des cultures. Charnelle et expressive, Marcela Santander Corvalán a quelque chose d’hypnotique... De rotations en flexions, son corps tout entier revisite les pays où les postures accroupies accompagnent tantôt le quotidien, tantôt le sacré, tantôt la parade amoureuse. L’artiste chilienne répète les gestes, encore et encore. Dit les mêmes mots, encore et encore. Toujours plus bas… Comme pour ne plus faire qu’un avec le sol, la terre. Et pourtant, elle tourne… Elle se libère de la force d’inertie. Elle danse au bord du précipice. La « Fléchie » infléchit notre jugement. Et nos valeurs sur l’art se courbent, se penchent, s’incurvent. Marcela est la poétesse qui refuse l’effacement. Disparue n’a pas dit son dernier geste.

Ouest France, mars 2016.

ECCE (H)OMO

Passer d’un corps à l’autre, d’une langue à l’autre, d’une histoire à l’autre. ECCE (H)OMO est un désir de réfléchir en acte sur l’héritage en danse au travers d’une interprétation de l’oeuvre Afectos Humanos de la chorégraphe allemande Dore Hoyer (1911-1967). Ce cycle crée entre 1959 et 1962 est composé de cinq courts solos. Cinq danses pour cinq affects : Ehre/Eitelkeit (Orgueil/Vanité), Begierde (Désir), Hass (Haine), Angst (Peur), Liebe (Amour). J’ai rencontré pour la première fois ces danses il y a six ans à São Paulo. Dans une vidéo qui date de 1967, on voit Dore Hoyer interpréter les Afectos Humanos pour une émission de télévision. Commence alors pour moi une enquête sur cette artiste. Je découvre qu’elle se suicide peu de temps après cet enregistrement, qu’elle a dansé pour Mary Wigman, qu’elle laisse derrière elle une oeuvre multiple, composée essentiellement de solos et qu’elle demeure encore aujourd’hui une figure marginale de la danse allemande. Quelques années plus tard, j’ai commencé à apprendre seule les cinq solos qui composent le cycle Afectos Humanos. Puis, pour que je puisse les danser devant un public, j’ai travaillé avec le chorégraphe Martin Nachbar, autorisé à me les transmettre. Tout un chemin pour que ces gestes deviennent les miens, pour trouver ma danse dans la sienne. J’ai compris que si je ne pouvais pas faire tout ce que je voulais avec ces danses, rien ne m’empêcher d’être qui je voulais. Incarner les danses de Dore Hoyer n’est pas pour moi l’affaire d’une restitution, mais davantage celle d’une enquête qui ne cherche pas à se clore.

Paul/a Pi

DISPARUE

Je suis accroupie. Je suis en bas, je vois les choses d’en-bas. Les cheveux, les seins, le sexe, les jambes et le visage construisent cette danse “d’en-bas”. Je plonge dans cette posture, proche du sol, pour visiter la mémoire des gestes qui la constituent. Une posture millénaire, une posture d’attente, de travail, de magie ; une posture obsène, parfois difficile, inconfortable, dont on pourrait croire qu’elle empêche le mouvement. Je ne peux pas m’écrouler, je ne peux pas m’élancer, mes genoux sont pliés, je marche, je saute, je danse. Pour ce solo, je suis partie d’une posture extraite du duo Epoque, pièce créée avec Volmir Cordeiro, en 2015, à partir de danses de femmes du XXème siècle. Nous nous étions alors inspirés d’une danse japonaise qu’on m’avait racontée et que je n’avais jamais vue. Une danse pour laquelle la danseuse était accroupie. Lorsque Yoko Ashikawa sort de l’ombre on dirait un minuscule oiseau. Accroupie, le corps caché dans une demi-cloche de papier de riz, elle glisse à petits pas jusque sur le bord extrême de la scène. Une violence inouïe habite aussi bien les gestes lents que les bonds effrayants et crispés. (Pierre Lartigue, Éloge de l’ombre, L’Humanité, 24 octobre 1978.) Cette danse, toujours inconnue de moi, a continué à m’intriguer. A partir de cette ignorance et du désir de la voir un jour, j’ai pris cette posture et je l’ai mise au coeur d’une danse qui serait la mienne, évocatrice de cette source riche d’inspiration. En explorant cette position accroupie, je fais un voyage dans le temps, depuis les Andes précolombiennes, jusqu’à ses resurgences les plus actuelles. Danses de boite de nuit, de club, mais aussi sous la terre, dans cet espace très profond, en dessous du sol, inconnu et mystérieux. La posture devient un terrain fécond d’étude, un territoire, une archive vivante, une mémoire active.

Marcela Santander Corvalán

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE