Entrez dans le chapiteau de Rasposo ! Marie Molliens nous convie à un tour de piste ébouriffant : un charivari poétique et rocambolesque porté par des marionnettes indociles, avec Guignol en maître de cérémonie. Marie Molliens, fildefériste hors pair, a repris les rênes de la compagnie Rasposo en 2013. Elle y développe un cirque rugueux et subversif qui illustre la dimension sacrificielle de la prise de risque. Hourvari est un voyage poétique plein de fables et de ruses, où se mêlent voltige, danse, musique et arts de la marionnette. La pièce nous parle de paradis perdus, d’utopies et de cauchemars, faisant surgir des images d’antan. Un Guignol-acrobate, un clown déchu, des Pinocchios en métamorphoses ou de « vrais petits garçons » célèbrent l’audace, l’apprentissage, le vrai et le faux. Marie Molliens joue d’un inquiétant cousinage entre l’acrobate et le pantin. Ici, les corps se plient, s’élancent, se vrillent pour le plaisir du spectateur. Cette suite de tableaux fabuleux compose, comme le suggère son titre, un grand charivari, une turbulence théâtrale qui aiguise nos sensations. On est éblouis par la virtuosité des numéros et totalement emportés par le souffle lyrique qui traverse la pièce.
Accueilli en partenariat avec l’Espace Jéliote, centre national de la marionnette - Oloron-Sainte-Marie, le Parvis scène nationale Tarbes Pyrénées et le soutien de la ville de Pau

Entrez dans le chapiteau de Rasposo ! Marie Molliens nous convie à un tour de piste ébouriffant : un charivari poétique et rocambolesque porté par des marionnettes indociles, avec Guignol en maître de cérémonie. Marie Molliens, fildefériste hors pair, a repris les rênes de la compagnie Rasposo en 2013. Elle y développe un cirque rugueux et subversif qui illustre la dimension sacrificielle de la prise de risque. Hourvari est un voyage poétique plein de fables et de ruses, où se mêlent voltige, danse, musique et arts de la marionnette. La pièce nous parle de paradis perdus, d’utopies et de cauchemars, faisant surgir des images d’antan. Un Guignol-acrobate, un clown déchu, des Pinocchios en métamorphoses ou de « vrais petits garçons » célèbrent l’audace, l’apprentissage, le vrai et le faux. Marie Molliens joue d’un inquiétant cousinage entre l’acrobate et le pantin. Ici, les corps se plient, s’élancent, se vrillent pour le plaisir du spectateur. Cette suite de tableaux fabuleux compose, comme le suggère son titre, un grand charivari, une turbulence théâtrale qui aiguise nos sensations. On est éblouis par la virtuosité des numéros et totalement emportés par le souffle lyrique qui traverse la pièce.
Marie Molliens et la compagnie Rasposo
« La compagnie Rasposo a eu 37 ans en 2024.
Jusqu’en 2012, la direction artistique était assurée par ma mère, Fanny Molliens qui créa 15 spectacles en salle, en espace public, et en chapiteau.
En 2013, je reprenai la direction artistique de la compagnie. Je devais en garder les fondements tout en changeant son identité. On ne change pas l’identité d’une enseigne comme ça. Il fallait la casser, la haïr, la broyer, la digérer. Il faut détruire pour reconstruire. Avec le premier spectacle de la Trilogie des OR, Morsure fit l’effet d’un coup de poing et bouscula les codes circassiens contemporains.
En 2014, je reçois le prix des Arts du cirque de la SACD.
En 2016, je crée La DévORée, un spectacle charnel, puissant et mythique qui questionne l’icône de la femme de cirque, La DévORée est un cri. Il est plus rugueux et plus subversif, plus radical encore. C’est l’inverse de Morsure, là, le théâtre prime sur la performance circassienne. En mettant en parallèle la passion dévorante de la femme de cirque avec celle du personnage mythologique de Penthésilée, reine des amazones, je voulais rendre visible la dimension tauromachique du cirque, sa vérité.
En 2019, je crée Oraison, cirque forain intimiste, troublant et libérateur. Oraison est une prière. C’est un spectacle plus doux, même s’il est davantage politique. C’est une oraison au monde, une prière pour l’avenir. Il questionne quelque chose de mystique ou de surnaturel, ce que finalement le cirque et la mort mettent en présence ensemble. Entre confusion et électrochocs esthétiques, je cherchais à ce que le public ressente quelque chose de viscéral, de spirituel ou de transcendantal. Son sens fuit en bruissant, d’une scène à l’autre, et ne paraît s’immobiliser que sous forme d’énigme. Tel une parabole, le spectateur fait son propre chemin et crée sa propre pensée. C’est ainsi que se clôt, avec ces trois opus, un cycle intitulé la Trilogie des Or. Cette création en ouvre un nouveau… »
Marie Molliens
« Enfant de la balle, Marie Molliens a repris le flambeau en 2013 de la Cie Rasposo, créée par ses parents en 1987. Après Oraison, cette fildefériste et voltigeuse hors pair poursuit avec Hourvari, sa réflexion sur les liens entre tradition et modernité. L’artiste possède un univers poétique bien particulier. Sa nouvelle création est impressionnante.
Dans le terme de la chasse, un hourvari est une sorte de ruse mise en place par le gibier pour leurrer les chiens à ses trousses. Au sens figuré, c’est une confusion et familièrement un charivari. Bref cela fait du bruit et comme le souligne Marie Molliens : « Ma condition d’artiste est de prendre un risque, alors comme le gibier, je reviens sur certaines pistes pour tromper les chiens. »
Dans ce spectacle présenté en bi frontal, des images d’antan surgissent, renvoyant à des histoires dans lesquelles marionnettes, pantins et Guignol (épatant Robin Auneau) ont la part belle. Ce travail corporel sur la rigidité des corps est admirable. Comme dans les contes, où il fallait faire peur pour comprendre la difficulté d’être au monde, la violence n’est jamais loin. On les malmène ces créatures de bois, qui, tel Pinocchio, se prennent pour des humains. Le vivant et l’inerte sont mis en opposition dans une suite de numéros formidables qui s’achèvent par un grand charivari autour de la bascule. »
L’Oeil d’olivier, Marie-Céline Nivière, 16/11/24
« Dans ce nouveau projet, je pousserai à l’extrême le geste circassien et la sensation qu’il produit sur le public pour affirmer la nécessité d’une remise en cause : la vie, sa vanité et son ivresse. Une interrogation contemporaine sur l’artificiel et l’authentique, l’agitation et la fragmentation des existences.
J’interrogerai la fugacité de la vie en convoquant une dimension spectrale, des plaisirs qui partent en fumée, le miroir animal, le temps qui fuit et la vanité des prétentions humaines pour en même temps en célébrer la beauté.
Sur le plan physique, l’ensemble des corps circassiens mettra en jeu la relation vivant/inerte. Pour cela, je m’ intéresserai à la capacité de la marionnette à collapser. Un corps marionnettique interroge différents niveaux de perception d’un corps vivant, et peut-être, permet de mieux saisir les caractéristiques d’une possible manipulation intellectuelle et physique, visible ou invisible, aujourd’hui.
Je tenterai d’aller vers une pensée renouvelée de l’Humanisme. En faisant apparaître des instants de grâce issus de nos ambiguïtés, de nos aspects dérangeants, et de nos désobéissances. Une tentative de redéfinir ce qu’on entend par l’humain dans une sincérité brutale.
J’ai le désir, toujours aussi ardent, de mener un projet de troupe, lié à l’itinérance. Cette création d’envergure, en chapiteau, rassemblera donc des individualités puissantes sur la piste, pour porter le cirque-théâtre que je recherche et dans lequel je voudrais rendre palpable, pour le public, la mise en tension entre le jeu et le geste, le faux et le vrai. Une recherche autour de l’artifice théâtral afin d’arriver à remettre en cause organiquement le spectateur, ainsi que ses idées sur la réalité et sa place poétique dans le monde.
Je crois que le théâtre est un lieu amoral. Il se situe au-delà du bien et du mal. Je pense que tout est possible, et que rien n’est interdit à la représentation. Regarder de l’autre côté du miroir. Je parle d’utopie et de cauchemars, de paradis perdus et d’horizons hors d’atteinte. Non pas d’une inquiétude, mais d’une vibration intranquille, un état tout autant physique que mental, une turbulence qui place la sensation aux aguets, à la fois dans des attentes et des résolutions. Nous chercherons par l’écriture à nous rapprocher d’un théâtre de l’absurde où l’impact poétique se ferait par emboîtements de scènes, par simultanéité, par lignes de fuites, entre révélation et myopie, où les sens seraient maintenus sous une pression constante.
Ma condition d’artiste est de prendre un risque, alors comme le gibier, je reviens sur certaines pistes pour tromper les chiens. Rester subversif, rester radicale, et chercher les moyens extrêmes de réaliser le projet, sans frilosité, pour dépasser ce que je sais faire et ce que j’ai déjà fait. »
Marie Molliens