PASCAL RAMBERT
YVES GODIN
MEMENTO MORI
Danse / mercredi 11.05.16 20h30
jeudi 12.05.16 21h00  / Théâtre Saragosse
1h00 / TARIF B / jeudi 12.05.16 19h30
lecture : le début de l’A.

Se mouvant entre théâtre, danse et performance, Pascal Rambert (Clôture de l’amour, octobre 2013 au Théâtre Saragosse) crée des spectacles à la lisière des genres et des formes, qui produisent parfois de véritables ovnis scéniques. Memento Mori est de ceux-là, dont la force visuelle doit beaucoup au travail du scénographe et éclairagiste Yves Godin, accueilli en mars 2015 pour une série d’installations et de performances – les soirées Point d’orgue – lors du temps fort Résonance(s).
« On pressent les danseurs, leur souffle, dans les ténèbres savamment orchestrés d’Yves Godin. Et avec l’aube de l’humanité on commence à distinguer ces corps, ombres furtives puis halos mouvants, présence vacillante entre aperçue ou rémanence rétinienne. Qu’a-t-on vraiment vu ? Imaginé ? Rêvé ? Traces invisibles d’un mouvement qui n’en finit pas… Et puis la lumière se fait plus persistante et nimbe d’un or éteint des dos, des fesses et ces fruits qui s’entremêlent, comme sortis d’un tableau du XVIIe siècle avec corne d’abondance, satyres joufflus et grappes de raisin. Et soudain la scène explose ou plutôt exulte de ces corps enlacés, de ces formes épanouies avant que, Memento Mori, tout cela ne disparaisse, les ultimes sucs léchés doucement puis en vitesse, comme des grands chats qui vont dormir avant que la nuit ne recommence... Magnifique. » AGNÈS IZRINE, DANSERCANALHISTORIQUE.COM, MARS 2013.

CONCEPTION ET RÉALISATION PASCAL RAMBERT / COLLABORATION ARTISTIQUE, DISPOSITIF SCÉNIQUE, LUMIÈRE YVES GODIN / CRÉATION MUSICALE ALEXANDRE MEYER / INTERPRÉTÉ PAR CINQ PERFORMEURS ELMER BÄCK, RASMUS SLATIS, ANDERS CARLSSON, JAKOB OHRMAN, LORENZO DE ANGELIS / RÉGISSEUR TRISTAN MENGIN / PRODUCTION/DIFFUSION PAULINE ROUSSILLE
CRÉDIT PHOTO MARC DOMAGE
Création le 24 février 2013 au CDC les hivernales en Avignon, 35ème édition du festival les hivernales, à la salle Benoît XII Production Théâtre de Gennevilliers
- Centre Dramatique National de Création Contemporaine Coproduction CDC, Les Hivernales en Avignon.

Se mouvant entre théâtre, danse et performance, Pascal Rambert (Clôture de l’amour, octobre 2013 au Théâtre Saragosse) crée des spectacles à la lisière des genres et des formes, qui produisent parfois de véritables ovnis scéniques. Memento Mori est de ceux-là, dont la force visuelle doit beaucoup au travail du scénographe et éclairagiste Yves Godin, accueilli en mars 2015 pour une série d’installations et de performances – les soirées Point d’orgue – lors du temps fort Résonance(s).
« On pressent les danseurs, leur souffle, dans les ténèbres savamment orchestrés d’Yves Godin. Et avec l’aube de l’humanité on commence à distinguer ces corps, ombres furtives puis halos mouvants, présence vacillante entre aperçue ou rémanence rétinienne. Qu’a-t-on vraiment vu ? Imaginé ? Rêvé ? Traces invisibles d’un mouvement qui n’en finit pas… Et puis la lumière se fait plus persistante et nimbe d’un or éteint des dos, des fesses et ces fruits qui s’entremêlent, comme sortis d’un tableau du XVIIe siècle avec corne d’abondance, satyres joufflus et grappes de raisin. Et soudain la scène explose ou plutôt exulte de ces corps enlacés, de ces formes épanouies avant que, Memento Mori, tout cela ne disparaisse, les ultimes sucs léchés doucement puis en vitesse, comme des grands chats qui vont dormir avant que la nuit ne recommence... Magnifique. » AGNÈS IZRINE, DANSERCANALHISTORIQUE.COM, MARS 2013.

DISTRIBUTION

CONCEPTION ET RÉALISATION PASCAL RAMBERT / COLLABORATION ARTISTIQUE, DISPOSITIF SCÉNIQUE, LUMIÈRE YVES GODIN / CRÉATION MUSICALE ALEXANDRE MEYER / INTERPRÉTÉ PAR CINQ PERFORMEURS ELMER BÄCK, RASMUS SLATIS, ANDERS CARLSSON, JAKOB OHRMAN, LORENZO DE ANGELIS / RÉGISSEUR TRISTAN MENGIN / PRODUCTION/DIFFUSION PAULINE ROUSSILLE

CRÉDIT PHOTO MARC DOMAGE

Création le 24 février 2013 au CDC les hivernales en Avignon, 35ème édition du festival les hivernales, à la salle Benoît XII Production Théâtre de Gennevilliers
- Centre Dramatique National de Création Contemporaine Coproduction CDC, Les Hivernales en Avignon.

   

PASCAL RAMBERT
Pascal Rambert est auteur, metteur en scène, réalisateur et chorégraphe. Il est directeur depuis 2007 du Théâtre de Gennevilliers (T2G) qu’il a transformé en Centre Dramatique National de Création Contemporaine, lieu exclusivement consacré aux artistes vivants (théâtre, danse, opéra, art contemporain, cinéma, philosophie). Les créations de Pascal Rambert (théâtre, danse) sont présentées internationalement : Europe, Amérique du Nord, Asie. Ses textes (théâtre, récits, poésie) sont édités en France aux Solitaires intempestifs mais également traduits, publiés et mis en scène dans de nombreuses langues : anglais, russe, italien, allemand, japonais, chinois, croate, slovène, polonais, portugais, espagnol, néerlandais. Ses pièces chorégraphiques sont présentées dans les principaux festivals de danse européens : Montpellier, Avignon, Utrecht, Berlin, Hambourg ainsi qu’à New York et Tokyo. Pascal Rambert a mis en scène plusieurs opéras en France et aux États Unis. Il est le réalisateur de courts métrages sélectionnés et primés aux festivals de Pantin, Locarno, Miami, Paris. Sa dernière pièce Clôture de l’amour créée au Festival dʼAvignon en 2011 avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey connait un succès mondial. Il crée des adaptations de Clôture de l’amour au Théâtre dʼArt de Moscou, à New York, à Zagreb, à Modène, à Rome et au Piccolo Teatro de Milan, à Tokyo, à Berlin et au Thalia Theater de Hambourg. Une (micro) histoire économique du monde, dansée - crée au T2G en 2010 - est aussi reprise et adaptée par Pascal Rambert au Japon, en Allemagne, à New York et Los Angeles. Il crée son dernier texte Avignon à vie dans la Cour dʼHonneur du Palais des Papes pour le festival dʼAvignon 2013. Enfin Pascal Rambert met en scène, en 2014, sa pièce Répétition écrite pour Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Stanislas Nordey et Denis Podalydès dans le cadre du Festival dʼAutomne à Paris.

YVES GODIN
Créateur lumière, Yves Godin collabore au début les années 1990 aux projets de nombreux chorégraphes (Hervé Robbe, Georges Appaix, Fattoumi & Lamoureux), abordant ainsi un vaste champ d’expérimentations esthétiques. Il travaille ensuite avec plusieurs musiciens, artistes visuels et chorégraphes (notamment Alain Michard, Kasper Toeplitz, Rachid Ouramdane, Julie Nioche, Emmanuelle Huynh, Boris Charmatz, Claude Wampler, Christian Sébille, Maria Donata d’Urso, Jennifer Lacey & Nadia Lauro, Alain Buffard, Vincent Dupont). Sa démarche porte sur l’idée d’une lumière non dépendante de la danse, de la musique ou du texte mais qui puisse entrer en résonance avec les autres composantes de l’acte scénique, en travaillant autour de deux axes principaux : la perception de l’espace et du temps, et le tissage de liens en réseaux, plus ou moins anachroniques avec les autres natures en présence (corps, sons, pensée, temps).

« Yves Godin et Pascal Rambert plongent le spectateur dans le noir absolu et une expérience sensorielle hors pair commence. De Memento Mori surgissent ainsi chaque soir les limbes de la création. Pas sûr que ce serait rendre service au spectateur que de lui dévoiler à l’avance ce qui se passe exactement sur le plateau de Memento Mori. Lentement, au début, l’obscurité se fait, le passage s’opère imperceptiblement vers un univers impénétrable, d’où, tout aussi lentement, émergent des sons, des bruits, des visions, un monde imaginaire et archaïque que le spectateur cherche à identifier. Plongé dans un noir absolu, total - issues de secours éteintes, salle et scène comme une seule boîte hermétiquement fermée - ce même spectateur s’évertue longtemps à percevoir les fugitives apparitions, à saisir les fugaces images, à cerner les bribes de passage qui naissent et s’évanouissent devant ses yeux. Plongé dans ces profondes ténèbres, il ne sent plus le siège voisin, ne sait plus où se trouve la scène, se perd, voyage comme en lévitation, et d’un puzzle de visions en mirages commence à faire interprétation. Bruits glissants, visqueux, chocs de chair, silhouettes opalescentes et traces rétiniennes, le ballet qui se déploie dans l’obscurité reste longtemps mystérieux, perçu en évanescences suggestives et évocatrices. Ombres errantes dans les Enfers, peintures pariétales, traversées christiques, chaque imaginaire chargé de ses archétypes recompose alors à l’envi des tableaux flottants, mourant aussitôt nés, qui placent le spectateur comme dans un rêve éveillé. Memento Mori - n’oublie pas que tu vas mourir -, c’est la petite phrase que l’on répétait aux empereurs romains pour leur rappeler la fragilité de leur gloire et la vanité de tout honneur ici-bas, dans cette existence que borne la mort. En sont nés des tableaux, un genre pictural
- crânes, fruits, miroirs entremêlés -, ces natures mortes qui rappellent inlassablement qu’ici tout est vanité. Yves Godin, créateur lumière, et Pascal Rambert ont bien sûr conçu ce spectacle autour de la mort, mais aussi comme une ode à la vie. Aux puissances chtoniennes s’opposent en effet dans Memento Mori la fragilité humaine, la joie du jouir, la dionysiaque création. A l’obscurité du néant qui recouvrira le monde in fine répondent les lumières de l’art et du plaisir. […] Le dispositif imaginé par le duo convie véritablement à une expérience sensorielle sans équivalent. Presque trivialement, une expérience à vivre avant de mourir. »
Éric Demey, La Terrasse, Décembre 2013

« Memento Mori nʼa pas de sujet sinon le mouvement lui-même. Ou encore si possible avant le mouvement lui-même. Je veux dire encore avant. Au tout début. Avant que ça bouge. Avant que ça apparaisse. On pourrait imaginer ça : avant le mouvement. Avant même qu’on voit quoi que ce soit. On écouterait. On entendrait bien que ça gronde que ça arrive de loin et ça arriverait : nus. On imaginerait tout ce qu’on a en soi : toutes ces images qu’on porte en soi, qui nous appartiennent, mais qui appartiennent en fait déjà au haut Aurignacien encore avant ? À un monde prélapsaire. Nu. Avant la chute. Avant la faute. Est-ce que ça danse les images sur les grottes ? Est-ce que ça danse les mains sur les grottes ? Oui. Avec la lumière ça danse. Un mouvement physique cʼest une matière qui passe dʼune forme à une autre, non ? La lumière en général permet ce passage donc. Là aussi : quand elle rentre dans la grotte. Dans la grotte obscure de la tête oui. Jusqu’à des formes primaires de joies. Dʼépanouissements. De purs éblouissements. Où sortent et sʼadjoignent aux corps : fruits ! Grappes ! Raisins ! Bananes ! Tomates ! Jardin ! Dionysos partout quoi. Avant pour suivre une forme de terreur. Un moment de pur effroi d’être en vie. Ou de la perdre. Avant de se lécher. Lécher. Tous. Nettoyer tout. Et se lécher. Lécher. Lécher. Lécher. Nettoyer. Nettoyer la vie. Nettoyer nos images. »
Pascal Rambert

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ART ET CRÉATION DANSE