LISBETH GRUWEZ
IT’S GOING TO GET WORSE AND WORSE AND WORSE MY FRIEND
Danse / JEUDI 13 NOVEMBRE 20H30  / Théâtre Saragosse
50 min / TARIF C

S’appuyant sur les fragments d’un discours de l’ultra-conservateur télévangéliste américain Jimmy Swaggart, la chorégraphe Lisbeth Gruwez met en scène et en gestes le pouvoir de la parole portée par un locuteur extatique. It’s going to get worse and worse and worse, my friend, selon les propos du prêtre, démontre que le langage est une arme redoutable. Le discours idéologique et politique ne fait pas qu’enthousiasmer les foules, il plonge également souvent celui qui parle dans un état proche de la transe. Accompagnée d’une bande-son composée de paroles diffuses, Lisbeth Gruwez distille l’essence de l’orateur qui galvanise les foules et son langage corporel en une étude captivante.

Lisbeth Gruwez fut l’interprète inoubliable de Jan Fabre durant cinq ans. En 2007, elle crée avec son complice le musicien Maarten Van Cauwenberghe la compagnie Voetvolk, ce qui signifie « infanterie » : « nous voulons jeter les corps dans la bataille sans artillerie technique », disent-ils.

CIE VOETVOLK
CONCEPT, CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION LISBETH GRUWEZ
COMPOSITION, CRÉATION SON ET ASSISTANCE MAARTEN VAN CAUWENBERGHE
COSTUMES VERONIQUE BRANQUINHO
CONSEILLER ARTISTIQUE BART MEULEMAN
CRÉATION LUMIÈRES HARRY COLE
ASSISTANT LUMIÈRES CAROLINE MATHIEU
CRÉDIT PHOTO VOETVOLK

S’appuyant sur les fragments d’un discours de l’ultra-conservateur télévangéliste américain Jimmy Swaggart, la chorégraphe Lisbeth Gruwez met en scène et en gestes le pouvoir de la parole portée par un locuteur extatique. It’s going to get worse and worse and worse, my friend, selon les propos du prêtre, démontre que le langage est une arme redoutable. Le discours idéologique et politique ne fait pas qu’enthousiasmer les foules, il plonge également souvent celui qui parle dans un état proche de la transe. Accompagnée d’une bande-son composée de paroles diffuses, Lisbeth Gruwez distille l’essence de l’orateur qui galvanise les foules et son langage corporel en une étude captivante.

Lisbeth Gruwez fut l’interprète inoubliable de Jan Fabre durant cinq ans. En 2007, elle crée avec son complice le musicien Maarten Van Cauwenberghe la compagnie Voetvolk, ce qui signifie « infanterie » : « nous voulons jeter les corps dans la bataille sans artillerie technique », disent-ils.

DISTRIBUTION

CIE VOETVOLK
CONCEPT, CHORÉGRAPHIE ET INTERPRÉTATION LISBETH GRUWEZ
COMPOSITION, CRÉATION SON ET ASSISTANCE MAARTEN VAN CAUWENBERGHE
COSTUMES VERONIQUE BRANQUINHO
CONSEILLER ARTISTIQUE BART MEULEMAN
CRÉATION LUMIÈRES HARRY COLE
ASSISTANT LUMIÈRES CAROLINE MATHIEU
CRÉDIT PHOTO VOETVOLK

   

Lisbeth Gruwez par Rosita Boisseau
Lisbeth Gruwez née de la cuisse de Jan Fabre : La « Guerrière de la beauté », devenue chorégraphe. Le nom de sa compagnie, créée en 2007 avec le musicien et compositeur Maarten Van Cauwenberghe, donne un indice sur le tempérament de sa patronne. Voetvolk signifie « infanterie » ou encore « pied du peuple » en flamand. Si elle préfère le premier sens, Maarten Van Cauwenberghe, assis à un bureau à quelques mètres, ne rejette pas le second. Manière de dire qu’elle est un vaillant petit soldat, une prolétaire de la danse, toujours en première ligne pour foncer. L’infanterie trinque mais son poing levé ne meurt jamais. Une attitude qui sied à Lisbeth Gruwez, femme indomptable dont la chaleur met le feu à la moindre brindille de conversation. Au moindre geste aussi lorsqu’elle grimpe sur scène. [...]
Ses faits d’armes, elle les décroche auprès du metteur en scène et chorégraphe flamand Jan Fabre.
Interprète de premier plan pendant six ans, de 1999 à 2004, elle y affiche un coefficient de témérité digne du titre de « guerrier de la beauté » dont Fabre couronne ses danseurs.
« À18 ans, je rêvais déjà de travailler avec lui, se souvient Lisbeth Gruwez. Je suis passée le voir à son bureau à Anvers pour lui demander si je pouvais danser pour lui. Il m’a dit de revenir quand j’aurais plus d’expérience. Quatre ans plus tard, il m’a engagée. Grâce à lui, je suis vraiment devenue une artiste. Il m’a donné l’appétit pour travailler. Mais, plus encore, l’honnêteté et l’amour de ce que l’on fait. On a beau avoir du talent, sans le travail, rien n’est possible. »
Et quel boulot abattu ! Quelle performeuse que Lisbeth Gruwez dans les pièces de Fabre ! Dans As long as the world needs a warrior’s soul (1999), sidérant attentat à la propreté sur le thème du terrorisme, Gruwez baigne dans la sauce tomate et le beurre. Pour Je suis sang, succès et scandale du Festival d’Avignon 2005, elle dégouline de sueur et de sang. Impérieuse, magnétique. Cadeau du chef Fabre à sa guerrière : un solo intitulé Quando l’uomo principale è una donna, l’un des plus somptueux de la danse contemporaine, créé pour elle en 2004. Sous influence du plasticien français Yves Klein, dont Fabre est féru, Lisbeth Gruwez se roule nue sous des bouteilles d’huile d’olive d’où s’écoulent des gouttes.
Le petit soldat sait aussi ruer dans les brancards. Après trois ans de tournée et de succès non stop, près de deux cents représentations dans le monde entier de Quando l’uomo principale è una donna, la danseuse rend son tablier (ou ce qu’il en reste...) et se fait illico remplacer. Un an de « tendre guerre » après, elle revoit Fabre. Elle a aujourd’hui les clés des locaux de la compagnie de Fabre, et y répète gratuitement.
Le premier solo de Lisbeth Gruwez s’intitulait Forever Overhead. Ce « saut dans le vide », comme l’évoque la chorégraphe, qui dansait avec un casque de moto, entendait rompre avec le passé et les chorégraphes qui lui « suçaient les idées » pour parler en son nom. L’infanterie l’ouvre, et compte bien se faire entendre. Rosita Boisseau

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE