Lars Norén
Guerre
Mardi 12 octobre à 21h
JPEG - 8.8 ko
© Mario del Curto

Le Suédois Lars Norén monte pour la première fois un texte en langue française. Loin des champs de bataille, Norén radiographie implacablement les conséquences d’un conflit sur une famille. Un spectacle dont on sort grandi.

Pour évoquer la guerre, Lars Norén ne parlera que d’une famille. La mère, les deux filles. Le père est parti, on ne sait pas s’il reviendra. Après tout, on espère même qu’il ne reviendra pas. Les deux filles jouent. C’est normal, elles en ont l’âge. Sauf qu’elles jouent à des jeux qu’un temps de guerre a transformés. Sauf qu’un temps de guerre les a transformées et que la plus grande, quinze ans au plus, se prostitue.

Le père arrive au détour de la scène. Il est aveugle, on ne sait comment il a pu arriver jusqu’ici et porte des baskets blanches. « Elles viennent d’où ces chaussures ? », demande sa femme. Lui demande à la toucher. Elle s’éloigne. Elle en aime un autre.

C’est en s’appuyant sur des histoires partagées par tous, chamailleries de fratrie, relations parents-enfants, adultère, que Lars Norén, le plus durement, fait ressentir la guerre. Ses conséquences sur l’homme. On pourrait être dans un drame psychologique. On est dans l’horreur. En nous identifiant aux personnages, on mesure toute la torsion opérée sur eux par la guerre, tout ce qui nous échappe, tout ce que, sans le théâtre, on ne pourrait pas comprendre, jamais anticiper. « Quoi qu’affirment les médecins, les neurologues et les psychiâtres sur nos possibilités infinies, chaque homme dispose d’une résistance morale limitée au-delà de laquelle s’ouvre son gouffre personnel. Ce n’est pas nécessairement la mort. Il peut y avoir des situations pires, comme la perte totale de son humanité en réponse à la multitude des abominations de la vie. Nul ne peut savoir de quoi il serait capable à la guerre », écrit Anna Politkovskaïa dans Tchétchénie le déshonneur russe.

Texte et mise en scène
Lars Norén
Texte français
Katrin Ahlgren et René Zahnd
Assistante à la mise en scène
Amélie Wendling
Avec
Pierre Hiessler, Simona Maïcanescu, Antoine Mathieu, Agathe Molière, Sophie Rodrigues.
Scénographie et costumes
Charles Koroly
Lumières
Erik Berglund
Son
Sophie Buisson
Accessoires
Philippe Binard
Régisseur général
Fékix Dorsaz
Régisseur Lumière
Christophe Glanzmann

Le texte est publié chez L’Arche- Editeur

Coproductions
Théâtre Nanterre-Amandiers
Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E.
Remerciements au Centre culturel suédois.

JPEG - 8.8 ko
© Mario del Curto

Le Suédois Lars Norén monte pour la première fois un texte en langue française. Loin des champs de bataille, Norén radiographie implacablement les conséquences d’un conflit sur une famille. Un spectacle dont on sort grandi.

Pour évoquer la guerre, Lars Norén ne parlera que d’une famille. La mère, les deux filles. Le père est parti, on ne sait pas s’il reviendra. Après tout, on espère même qu’il ne reviendra pas. Les deux filles jouent. C’est normal, elles en ont l’âge. Sauf qu’elles jouent à des jeux qu’un temps de guerre a transformés. Sauf qu’un temps de guerre les a transformées et que la plus grande, quinze ans au plus, se prostitue.

Le père arrive au détour de la scène. Il est aveugle, on ne sait comment il a pu arriver jusqu’ici et porte des baskets blanches. « Elles viennent d’où ces chaussures ? », demande sa femme. Lui demande à la toucher. Elle s’éloigne. Elle en aime un autre.

C’est en s’appuyant sur des histoires partagées par tous, chamailleries de fratrie, relations parents-enfants, adultère, que Lars Norén, le plus durement, fait ressentir la guerre. Ses conséquences sur l’homme. On pourrait être dans un drame psychologique. On est dans l’horreur. En nous identifiant aux personnages, on mesure toute la torsion opérée sur eux par la guerre, tout ce qui nous échappe, tout ce que, sans le théâtre, on ne pourrait pas comprendre, jamais anticiper. « Quoi qu’affirment les médecins, les neurologues et les psychiâtres sur nos possibilités infinies, chaque homme dispose d’une résistance morale limitée au-delà de laquelle s’ouvre son gouffre personnel. Ce n’est pas nécessairement la mort. Il peut y avoir des situations pires, comme la perte totale de son humanité en réponse à la multitude des abominations de la vie. Nul ne peut savoir de quoi il serait capable à la guerre », écrit Anna Politkovskaïa dans Tchétchénie le déshonneur russe.

Texte et mise en scène
Lars Norén
Texte français
Katrin Ahlgren et René Zahnd
Assistante à la mise en scène
Amélie Wendling
Avec
Pierre Hiessler, Simona Maïcanescu, Antoine Mathieu, Agathe Molière, Sophie Rodrigues.
Scénographie et costumes
Charles Koroly
Lumières
Erik Berglund
Son
Sophie Buisson
Accessoires
Philippe Binard
Régisseur général
Fékix Dorsaz
Régisseur Lumière
Christophe Glanzmann

Le texte est publié chez L’Arche- Editeur

Coproductions
Théâtre Nanterre-Amandiers
Théâtre Vidy-Lausanne E.T.E.
Remerciements au Centre culturel suédois.

DISTRIBUTION

   
ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE