Après Les sept planches de la ruse, présenté au Zénith en janvier 2009, Aurélien Bory, poète et magicien du nouveau cirque, présente Taoub, un magnifique exemple de métissage culturel et artistique. Ce spectacle est un savant mélange entre la pratique ancestrale de l’acrobatie marocaine et le cirque contemporain. Il a été créé avec le Groupe acrobatique de Tanger, formé autour des membres de la famille Hammich, acrobates de pères en fils depuis sept générations. Les douze interprètes défient l’apesanteur, voltigent, s’entraident pour former des figures qui ont toujours l’humour pour fil conducteur et la pyramide humaine pour horizon. Les contes orientaux se mêlent à la musique traditionnelle, des images défilent sur la toile gigantesque de ce taoub (« tissu » en marocain), tantôt vêtement, tantôt trampoline projetant les corps à près de 10 mètres de hauteur, tantôt paysage, désert ou montagne. Trois acrobates formant une tour verticale se balancent au son du oud, une jeune femme parcourt toute la scène sans toucher le sol, ses pieds reposant sur les épaules des autres interprètes qui courent pour prolonger le chemin : l’acrobatie devient féerie tant elle semble naturelle. Aurélien Bory entraîne les spectateurs de tous âges dans un voyage kaléidoscopique à travers le Maroc d’hier et d’aujourd’hui, inventant des situations ludiques qui nouent ensemble défis acrobatiques, fêtes, images, chants et musique.