24 Haïkus

Bud Blumenthal, solo

De l’infiniment petit à l’onde vibrante, l’air se ramasse comme une matière solide, emboîtée dans les petits « haïkus », pris entre la transparence du corps et le mouvement du poème. Entre le sol et le haut, à mi-chemin du corps comme sait le faire Bud Blumenthal, ces 24 haïkus tissent les mains et les jambes entre le ciel et la terre.

D’un travail à mi-hauteur, Bud Blumenthal sort vers le haut en prenant appui sur l’énergie du sol. Un défi des oppositions et des contrebalancements marqués par des changements de direction. Le geste mène alors à la liquidité de l’air qui emplit la respiration.

Serons-nous donc toujours enclins à effacer le mouvement, si petit soit-il, tout en gardant la mémoire de ce qui l’a fait nâitre ? Comment, en effet, l’espace est poussé à s’élargir en s’appuyant sur le geste minuscule dont il est issu ? Entre effondrement au sol et surgissement d’un mouvement ample, il y a l’engagement qui ouvre le corps en perspective.

Michel Vincenot - Mars 2000
ESPACES PLURIELS
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