Il n’est pas encore minuit…, troisième création de la Cie XY après Le Grand C (2009) et Laissez-Porter (2005), est un bouillonnement d’envies et de désirs individuels émanant des 22 acrobates en piste, orchestré avec la complicité du chorégraphe Loïc Touzé. Ce spectacle époustouflant suit la trame d’une démarche collective qui n’a de cesse d’explorer et de renouveler la pratique de l’acrobatie et des portés. Progressivement se sont précisés les codes, les rythmes et les formes qui forgent aujourd’hui l’esthétique de la compagnie : perdre l’équilibre pour mieux se retrouver en l’air et se réunir pour danser, portés par une énergie swing débridée... Avec l’énergie d’un jazz chaloupé fait de bric et de broc, la musique est au diapason des figures acrobatiques et de ses respirations. Jamais sauts périlleux et acrobaties, envol et chute n’ont été chorégraphiés avec autant de fluidité. Le pari du spectacle est plus que gagné : affirmer le collectif, l’écoute et la confiance des corps comme un acte de résistance joyeux et poétique.
« Ultra-spectaculaire sans une once d’esbroufe, sensible et espiègle, poétique et altruiste. Une heure d’acrobaties incandescentes, portées par une bande d’artificiers convaincus... » Libération, Gilles Renault, décembre 2015.
Coproductions et accueil en résidence Biennale de la Danse (Lyon), Cirque Théâtre d’Elbeuf (Pôle national des arts du cirque Haute Normandie), Scène nationale de Melun-Sénart, CIRCa (Pôle national des arts du cirque Midi Pyrénées) / Accueil en résidence La Brèche (Pôle national des arts du cirque-Basse Normandie), La Cité du Cirque (Le Mans), Le Prato (Pôle national des arts du cirque- Lille), Maison de la Danse (Lyon), Pôle Cirque Méditerranée (Théâtre Europe La Seyne, CREAC Marseille) / Coproductions EPPGHV-Parc de Le Villette, L’Equinoxe - Scène nationale de Châteauroux, MC2 Grenoble, L’Hippodrome – scène nationale de Douai/Tandem Douai-Arras, L’Onde - Théâtre de Vélizy-Villacoublay, La Verrerie d’Alès - pôle national cirque Languedoc-Roussillon, Le Phénix – Scène nationale de Valenciennes, EPCC Le Quai – Angers, Pôle Cirque Méditerranée (CREAC Marseille, Théâtre Europe La Seyne), Scène nationale d’Orléans, Théâtre Brétigny- scène conventionnée du Val d’Orge / Il n’est pas encore minuit… est soutenu par le ministère de la Culture au titre de l’aide à la production par la DRAC Nord-pasde- Calais et au titre de l’aide à la création arts du cirque par la DGCA, par le Conseil régional Nord-Pas-de- Calais au titre de l’aide à la création et par l’Adami au titre de l’aide au projet.
Il n’est pas encore minuit…, troisième création de la Cie XY après Le Grand C (2009) et Laissez-Porter (2005), est un bouillonnement d’envies et de désirs individuels émanant des 22 acrobates en piste, orchestré avec la complicité du chorégraphe Loïc Touzé. Ce spectacle époustouflant suit la trame d’une démarche collective qui n’a de cesse d’explorer et de renouveler la pratique de l’acrobatie et des portés. Progressivement se sont précisés les codes, les rythmes et les formes qui forgent aujourd’hui l’esthétique de la compagnie : perdre l’équilibre pour mieux se retrouver en l’air et se réunir pour danser, portés par une énergie swing débridée... Avec l’énergie d’un jazz chaloupé fait de bric et de broc, la musique est au diapason des figures acrobatiques et de ses respirations. Jamais sauts périlleux et acrobaties, envol et chute n’ont été chorégraphiés avec autant de fluidité. Le pari du spectacle est plus que gagné : affirmer le collectif, l’écoute et la confiance des corps comme un acte de résistance joyeux et poétique.
« Ultra-spectaculaire sans une once d’esbroufe, sensible et espiègle, poétique et altruiste. Une heure d’acrobaties incandescentes, portées par une bande d’artificiers convaincus... » Libération, Gilles Renault, décembre 2015.
Création Cie XY / Collectif en tournée Abdeliazide Senhadji, Amaia Valle, Andres Somoza, Airelle Caen, Alice Noel, Antoine Thirion, Antonio Terrones, Bahoz Temaux, Birta Benonysdottir, Charlie Vergnaud, David Badia Hernandez, David Coll Povedano, Denis Dulon, Evertjan Mercier, Guillaume Sendron, Gwendal Beylier, Mohamed Bouseta, Romain Guimard, Thomas Samacoïts, Thibaut Berthias, Soen Geirnaert, Zinzi Oegema / Collaborations artistiques Loïc Touzé, Emmanuel Dariès, Valentin Mussou et David Gubitsch / Collaboration acrobatique Nordine Allal / Création Lumière Vincent Millet / Création Costume Nadia Léon assistée de Mélodie Barbe / Intervenants lindy-hop Aude Guiffes et Philippe Mencia / Directeurs de production Peggy Donck et Antoine Billaud / Crédit photos Christophe Raynaud de Lage
Le collectif XY
Depuis toujours, la transmission est au coeur du projet XY. Abdeliazide Senhadji et Mahmoud Louertani ont
créé la compagnie en 2005, pour leurs élèves du Centre national des Arts du Cirque. De six, ils sont passés
à dix-sept en 2009 avec un premier spectacle, le Grand C. Ils étaient vingt-deux en 2014 pour le spectacle Il
n’est pas encore Minuit.
Sur la piste, le rythme s’intensifie. Les acrobates construisent des pyramides de plus en plus complexes où
les voltigeurs tourbillonnent dans les airs, avant d’être réceptionnés avec précision par leurs collègues. Une
voltigeuse manque de tomber à la réception d’un saut et est rattrapée de justesse par ses partenaires. Un
aperçu inattendu des aléas liées au métier d’acrobate. « Il y a un risque inhérent à notre discipline, ajoute
calmement Airelle. Il faut être précis, à sa place : c’est un juste dosage qui implique de s’écouter les uns les
autres. Il n’y a pas d’autre choix que d’être ensemble. »
Plus les portés sont complexes, plus l’entente collective est primordiale. Le secret de la réussite des acrobatie
réside donc essentiellement dans la relation de confiance à l’intérieur du couple porteur et voltigeur. L’alliance
de tous ces duos est le ciment de la compagnie.
Ce principe s’applique aussi au fonctionnement de la compagnie au quotidien. Il n’y a pas de chef, d’ailleurs
tous ont le même salaire et le même poids dans les décisions, qu’elles soient d’ordre créative ou concernant
la gestion de la communauté au quotidien. Guillaume Sendron, un porteur au look de gentil viking, a travaillé
avec d’autres compagnies de cirque et de théâtre itinérant avant XY. Il explique en quoi cette vision collective
change radicalement sa place au sein du groupe : « Prendre des décisions collectives, c’est génial car on
est responsabilisé, on sent qu’on n’est pas juste un petit soldat. Ça change pas mal son investissement dans
la compagnie et comment on se situe par rapport à elle. Après, c’est beau sur le papier, mais ce n’est pas
toujours simple à gérer au quotidien : on fait quand même l’expérience de vraies difficultés car rien n’est
établi, rien n’est fixe, donc il y a de la place pour l’incertitude. »
Si ce mode de fonctionnement semble utopique au premier abord, il s’appuie pourtant sur un vécu quasi universel
: « On a tendance a beaucoup parler de cette idée de collectif comme si c’était quelque chose
d’exceptionnel. Pourtant elle existe à pleins d’autres endroits dans pleins de formes différentes. Dans le
couple par exemple ou en collocation. Ou quand tu vas au cinéma avec ton amoureux ou ton ami, il n’y a pas
de chef, il y en a un qui fait une proposition l’autre adhère ou non », résume Guillaume Sendron.
Télérama, Belinda Mathieu, décembre 2015.
La tribu XY maîtrise l’art de s’envoyer en l’air, à deux, voire plus
Applaudie à la Biennale de la danse, la troupe présente son nouveau spectacle, basé sur les portés acrobatiques.
Ils sont vingt-deux à table et c’est merveilleux ! Il y a des riquiquis, des costauds, des barbus, des tignasses mal
coiffées, des crânes à poils blancs, des hommes et des femmes. Une famille nombreuse comme on la fantasme
qui s’adore évidemment et adore aussi se chamailler, et ça monte comme un soufflé pour dégonfler aussi vite.
Succès de la Biennale de la danse de Lyon qui s’est conclue le 30 septembre, cette tribu idyllique est le collectif de cirque XY, neuf ans d’existence, trois spectacles et une devise qui tient la route : « Seul, on va plus vite ; à
plusieurs, on va plus loin. » Et toc ! Cet esprit de troupe réellement collectif, où les décisions se prennent le plus
souvent à l’unanimité, cimente aussi un corps de troupe unique où chacun ne peut exercer son métier sans l’autre
et sans une absolue confiance dans son partenaire. La spécialité de XY est le porté acrobatique, technique
dangereuse qui exige un porteur ultramassif (100 kg en moyenne) pour envoyer en l’air à bout de bras ou sur ses
épaules un voltigeur poids plume (50 kg tout mouillé). Onze paires sont donc possibles dans la compagnie, qui
sublime cette pratique de couple souvent fusionnelle en la multipliant dans l’espace et en réussissant des figures
complexes comme, par exemple, les colonnes humaines à quatre personnes, voire plus.
Après Le Grand C (2009), pure merveille lancée à l’assaut du ciel et gros succès public, le nouveau spectacle,
Il n’est pas encore minuit, mis en scène avec la complicité du chorégraphe Loïc Touzé, apporte une fois encore
la preuve de cette technique sans limites qu’est le porté acrobatique selon XY. Châteaux, tourelles et autres
architectures humaines somptueuses, rassemblant quasiment toute la troupe, s’érigent sur le plateau. Deux
rondes posées l’une au-dessus de l’autre se risquent dans un pas de bourrée aux accents traditionnels. Une
montagne surgit qui s’effondre pour réapparaître plus loin comme une énorme vague simplement déplacée. Des
portés et des saltos invraisemblables dessinent dans l’air des ellipses qui se croisent.
Sur des musiques métalliques percussives ou en silence, les XY conquièrent la verticalité en imaginant toujours
de nouvelles astuces pour rebondir plus haut comme, par exemple, ces planches souples qui permettent aux
interprètes de sauter de l’une à l’autre comme on saute sur des rochers. Avec ce spectacle qui a mis le feu au
Théâtre des Célestins, le 17 septembre, XY a voulu desserrer la ceinture de sécurité exigée pour les portés
acrobatiques, donner un peu de mou à une technique gainée et fermée sur elle-même qui exige trois heures
de gammes quotidiennes. S’ouvrir au public, injecter des clins d’oeil, des rires, sans que cela fasse habillage
superficiel, n’est pas chose facile dans ce type de performance. La séquence légère et court vêtue de lindy hop,
aussi parfaite soit-elle, semble être un moment de récréation malgré la concentration nécessaire aux acrobaties.
En revanche, le final de comédie musicale, en raflant tout le groupe dans le même swing, arrache le morceau
par sa force explosive de fiesta méritée. Le plus dur est passé, bienvenue à la fête ! Il n’est pas encore minuit met
alors la clé sous le paillasson et s’évade dans le plaisir grâce à la danse.
Le Monde, Rosita Boisseau, octobre 2014.
XY met la Villette cul par-dessus tête
Dans Il n’est pas encore minuit… , troisième création de la compagnie, l’art du porté atteint des sommets.
Et soudain le vide, vertigineux, qui ne dure qu’une grosse poignée de secondes, pas si longues et pourtant
interminables : survenant au beau milieu des envols, étreintes, bonds, sauts, empoignades et autres plongeons
qui scandent le propos à un rythme effréné, l’image poignante d’un amas de corps allongés au milieu du plateau,
enchevêtrés, inertes. Des garçons et des filles dans la force de l’âge, barbu, blond, rousse, grisonnant, fluette,
trapu… tel un abrégé du monde faisant écho à l’actualité hantée.
La scène fait partie du spectacle Il n’est pas encore minuit… de la compagnie française de cirque XY, qui
tourne depuis un an et demi et en est à quelque 130 représentations. Pensée comme un passage symbolisant
« l’énergie qui tombe et le relâchement des corps, avant de repartir de l’avant », son sens s’en trouve aujourd’hui
fatalement dévoyé. Mais la quintessence du propos, elle, n’a pas varié d’un iota, telle qu’énoncée par la troupe
après de longues salves d’applaudissements, citant en post-scriptum un adage africain : « Tout seul, on va plus
vite, ensemble on va plus loin. »
Commencé vaille que vaille le 18 novembre, Il n’est pas encore minuit… squatte le parc de la Villette jusqu’à fin
décembre. Victime collatérale, parmi tant d’autres, de la détresse ambiante, la pièce de cirque n’affiche pas
complet, tant s’en faut. C’est pourtant un magnifique moment qui mérite tous les éloges. Ultra-spectaculaire
sans une once d’esbroufe (lumières monochromes, accessoires réduits au strict minimum), sensible et espiègle,
poétique et altruiste. Une heure dix d’acrobaties incandescentes, portées par une bande d’artificiers convaincus,
comme le dit Antoine Thirion, porte-parole du clan mutique, que « par-delà les différences, d’autant plus
grandes que notre groupe s’est élargi, c’est bien la notion de partage qui permet de s’élever ». Sur une scène,
comme en dehors. Dans les airs, comme sur terre.
Créée il y a dix ans, à l’initiative d’Abdeliazide Senhadji et Mahmoud Louertani, deux transfuges de la 6e promotion du Centre national des arts du cirque (Cnac), la compagnie XY s’est spécialisée dans le porté ; un
langage acrobatique qu’elle n’a de cesse de questionner et d’explorer, jusqu’à l’entraîner vers les cimes. Ils sont
six à jouer le spectacle fondateur, Laissez-porter.
Quatre ans plus tard, en 2009, l’escouade se compose de dix-sept membres pour Le Grand C, qui va tourner
dans une vingtaine de pays et asseoir la réputation de cette bande qui ne sait pas tenir en place. Travaillant « la
matière physique sur les concepts de la foule, de masse et d’îlots » à travers un « jeu de construction et de
déconstruction », ce sont dorénavant vingt-deux circassiens qui, avec la complicité du chorégraphe Loïc Touzé,
forment le collectif embringué dans Il n’est pas encore minuit… Avec des points de suspension, pour dire que
« la grille de lecture est ouverte ». Et surtout, que « tout reste possible. »
Libération, Gilles Renault, décembre 2015.
Des tours, ces brillants acrobates en ont plein leur besace. Ils sont désormais vingt-deux à nous faire vibrer
devant leurs équilibres. S’asseoir dans la salle à l’italienne des Célestins de Lyon, et se sentir soudain ailleurs.
Ainsi a-t-on vécu les retrouvailles avec la Compagnie XY qui profitait de la Biennale de la danse pour présenter
sa nouvelle création, Il n’est pas encore minuit. L’attente était forte depuis Le Grand C (2009), leur si beau
spectacle qui avait valeur de manifeste… Bonne nouvelle : s’ils continuent d’explorer les portés acrobatiques en
collectif taille XXL (ils sont désormais vingt-deux !), ils abordent la conquête de l’espace autrement. Les voilà
donc qui déboulent comme des chiens fous en costume rétro, mais sans pour autant donner d’emblée dans
le spectaculaire. Du coup, cette oeuvre objectivement courte (une heure) nous permet d’éprouver l’épaisseur
du temps en empathie avec eux, sans autre repère que leur lente montée vers la concentration. Les XY se
regroupent en lignes superposées de deux étages, puis se massent comme pour un rituel, apprivoisant le risque
autour de ceux qui formeront bientôt ces tours humaines tant attendues… Cette fois, la figure pyramidale à
cinq étages n’est pas l’objectif. Les sculptures ont changé d’allure : des colonnes plus graciles se dressent puis
disparaissent. De là, les filles plongent comme des virgules de haut en bas et les garçons s’élèvent d’un coup de
bascule… Fluidité, légèreté, fugacité à faire chavirer les coeurs. Comme pour ce parcours lentement dansé d’une
acrobate sur un escalier de bras tendus. Le chorégraphe Loïc Touzé a été leur complice, et cela se voit. Seul
reproche, la couleur un peu trop sentimentale de la musique, en dehors du lindy hop, ce swing très pattes en l’air
du Harlem des années 20 qu’ils dansent comme des chefs.
Télérama, Emmanuelle Bouchez, septembre 2014.