Justine Macadoux et Coralie Maniez, les deux auteures-interprètes des Géométries du dialogue, explorent depuis plusieurs années les possibilités de langage permises par les boites noires aux faces en ardoise qu’elles portent comme des masques. Ces objets permettent de déployer un récit porté par un dessin évolutif, réalisé partiellement à vue par les interprètes elles-mêmes, mais également de mettre en jeu les corps au plateau. La pièce explore une succession de situations de la vie quotidienne, d’une relation mère-fille faite d’affection, de brouilles, de rire. Nikki est une petite fille sans visage. Une boite noire, support à toutes les rêveries. Née du flou, elle est délicate, sensible, timide et aime dessiner. Elle pourrait être un phasme, une éponge, une fenêtre. Elle se fond et s’efface. Elle observe sa mère se maquiller, faire émerger du néant un visage immuable, une identité composée d’éléments distinctifs. Au fil d’épisodes parfois cocasses, parfois dramatiques, Nikki va à son tour « s’inventer » son visage, gagnant à chaque étape un élément distinctif qui la définit. Les deux interprètes, formées aux arts appliqués, au clown et au mime pour la première, au masque, à l’audiovisuel et à la scénographie pour la seconde, griffonnent à la craie, dessinent, révèlent un visage d’un coup d’éponge magique, le tout dans un langage musical approximatif qui évoque la bande son de certains films de Jacques Tati.
Production Ballet Cosmique. Aide à la production Ministère de la culture, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes, Région Auvergne- Rhône-Alpes, SPEDIDAM. Coproduction TJP - CDN de Strasbourg, Théâtre à la Coque (Hennebont) dans le cadre d’un compagnonnage, le Sablier - pôle des arts de la marionnette en Normandie (Ifs/ Dives-sur-Mer), Théâtre le Passage - scène conventionnée théâtre et objets (Fécamp), l’Espace Périphérique (Mairie de Paris – Parc de la Villette). Avec le soutien de la Minoterie, création jeune publique et éducation (Dijon) et de la BatYsse, lieu dédié aux arts de la marionnette (Pélussin).
Justine Macadoux et Coralie Maniez, les deux auteures-interprètes des Géométries du dialogue, explorent depuis plusieurs années les possibilités de langage permises par les boites noires aux faces en ardoise qu’elles portent comme des masques. Ces objets permettent de déployer un récit porté par un dessin évolutif, réalisé partiellement à vue par les interprètes elles-mêmes, mais également de mettre en jeu les corps au plateau. La pièce explore une succession de situations de la vie quotidienne, d’une relation mère-fille faite d’affection, de brouilles, de rire. Nikki est une petite fille sans visage. Une boite noire, support à toutes les rêveries. Née du flou, elle est délicate, sensible, timide et aime dessiner. Elle pourrait être un phasme, une éponge, une fenêtre. Elle se fond et s’efface. Elle observe sa mère se maquiller, faire émerger du néant un visage immuable, une identité composée d’éléments distinctifs. Au fil d’épisodes parfois cocasses, parfois dramatiques, Nikki va à son tour « s’inventer » son visage, gagnant à chaque étape un élément distinctif qui la définit. Les deux interprètes, formées aux arts appliqués, au clown et au mime pour la première, au masque, à l’audiovisuel et à la scénographie pour la seconde, griffonnent à la craie, dessinent, révèlent un visage d’un coup d’éponge magique, le tout dans un langage musical approximatif qui évoque la bande son de certains films de Jacques Tati.
Conception et interprétation Justine Macadoux et Coralie Maniez / Accompagnement à l’écriture François Hien / Accompagnement à la mise en scène Benjamin Villemagne / Création et régie son Antoine Aubry / Régie générale-lumière Michaël Philis, en alternance avec Benoît Bregeault / Construction décor Quentin Lugnier / Administration de production et diffusion Nicolas Ligeon / Diffusion internationale My-Linh Bui / Crédits photo Nicolas Ligeon
Justine Macadoux
Après s’être formée en sculpture aux arts appliqués (Olivier de Serres, Paris), elle se dirige, par le biais du clown et du mime, vers la marionnette. Elle suit la formation de l’ESNAM de Charleville Mézières (8ème promotion). Elle travaille depuis comme interprète (avec Jean-Pierre Larroche, Alice Laloy, Renaud Herbin, Claire Dancoisne) et construis également avec le collectif Mazette ! (pour Alice Laloy, Sylvain Maurice, Simon Delattre).
Coralie Maniez
Après une formation en audiovisuel (BTS montage et master cinéma Paris III), elle rejoint le théâtre en suivant divers stages dans les domaines du masque, de la marionnette et de la scénographie. Elle intervient en tant que peintre sculpteur aux ateliers décor de la MC 93 de Bobigny (pour l’Opéra de Pékin, le magicien Abdul Alafrez, le violoniste Ami Flammer). Elle construit des marionnettes et accessoires (pour la Cie Philippe Genty, Cie Bouche à Bouche, Le collectif Mazette !) et travaille parallèlement en tant que metteure en scène et marionnettiste (avec Emilie Chevrillon, Cécile Vitrant, Alan Payon, Natyelli Mora).
Cubisme de comédie
Elles ont fait l’ouverture d’un spectacle de marionnettes des Nuits de Fourvière, avec une version allégée de leurs Géométries du dialogue. Présenté seul et dans son entièreté, ce spectacle pour enfants de Justine Macadoux et Coralie Maniez, aussi inattendu qu’intéressant, gagne en lisibilité et en profondeur.
Elles sont deux jeunes femmes sur la scène à étendre sur des cordes à linge des peintures encore toutes fraîches. Comme si le public n’était pas encore installé. Le spectacle, en effet, fait la part belle aux arts plastiques, mais aussi aux souvenirs d’été avec la mère qui étend les draps au grand air, avec douceur et gaîté, comme lorsqu’on barbouillait sur de grandes feuilles avec un immense tablier protecteur.
Puis Les Géométries peuvent commencer. Les deux comédiennes se coiffent de cubes noirs en carton qui cachent leur visage tout en dévoilant leurs pensées, leurs visions et leurs sentiments. Qui sont-elles ? Deux soeurs ? Deux petites filles ? Une mère et sa fille ? Elles interprètent une succession de situations de la vie quotidienne, de relations personnelles faites d’affection, de brouilles et de rires à partir de tableaux très évocateurs.
Car sur ces écrans noirs, avec une dextérité et une ingéniosité incroyables, elles dessinent des paysages, des visages, apparemment à l’envers et les yeux « bandés ». Ainsi transformées en masques d’un genre contemporain, sortis d’un tableau de Picasso, elles peaufinent aussi leurs histoires par des postures évocatrices. Elles nous présentent de drôles de corps. À qui sont ces mains ? À qui ces jambes ? Difficile de s’y retrouver dans ces croisements mystérieux.
Comme pouvait le suggérer leur titre, ces Géométries du dialogue tirent finalement volontiers vers l’abstraction. Elles s’inscrivent dans une forme mixte qui tient du mime, du masque, du jeu, de la marionnette et des beaux-arts, sans être austères ni prétentieuses pour autant. Au contraire, elles fleurent bon l’herbe coupée, les chamailleries et les chatouilles. Elles en disent long sur le plaisir de créer, de se déguiser et de se cacher, bref : de jouer la comédie !
Trina Mounier, Lestroiscoups.fr, novembre 2018.