Minuit est un programme composé par Yoann Bourgeois, acrobate, acteur, jongleur et danseur, codirecteur du CCN2 - Centre chorégraphique national de Grenoble. Pour ce spectacle aux multiples performances, il construit plusieurs séquences autour du point de suspension, moment précis et furtif où l’objet lancé dans les airs atteint le plus haut point de sa parabole. Accompagné en live par la harpiste Laure Brisa, rejoint par des artistes de choc, au croisement comme lui du cirque et de la danse – Marie Fonte et Jörg Müller –, le circassien pose un regard amusé sur la chute. Comme en apesanteur, les artistes nous entraînent vers un ailleurs où le corps devient poids-plume. On assiste à l’étrange bascule de la physique à la poésie, de la prouesse à la claire simplicité. La pièce est ponctuée par Les paroles impossibles, solo d’un homme qui échoue à prendre la parole. Cette tentative clownesque et existentielle de se redresser pour tenir debout et parler alors que tout s’acharne contre vous devient une métaphore du cirque et de la vie. Beauté, musique, vertige de l’impensable, humour, Yoann Bourgeois et ses comparses nous ouvrent en même temps des portes sur le burlesque de notre quotidien et sur l’éternité. Le spectacle nous offre une bulle de grâce et d’invention qui fait léviter pendant une heure. Une parenthèse de bonheur un peu plus longue qu’un point de suspension.
Production déléguée CCN2 – Centre chorégraphique national de Grenoble – Direction Yoann Bourgeois et Rachid Ouramdane / Coproduction Compagnie Yoann Bourgeois, Tandem Scène Nationale Arras Douai, l’Agora Centre Culturel PNAC Boulazac Aquitaine / Yoann Bourgeois bénéficie du soutien de la Fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets et est en résidence territoriale à la Capi- Théâtre du Vellein. / Le CCN2 est financé par la Drac Auvergne-Rhône- Alpes/Ministère de la Culture et de la Communication, Grenoble-Alpes Métropole, le Département de l’Isère, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et soutenu par l’Institut français pour les tournées internationales.
Minuit est un programme composé par Yoann Bourgeois, acrobate, acteur, jongleur et danseur, codirecteur du CCN2 - Centre chorégraphique national de Grenoble. Pour ce spectacle aux multiples performances, il construit plusieurs séquences autour du point de suspension, moment précis et furtif où l’objet lancé dans les airs atteint le plus haut point de sa parabole. Accompagné en live par la harpiste Laure Brisa, rejoint par des artistes de choc, au croisement comme lui du cirque et de la danse – Marie Fonte et Jörg Müller –, le circassien pose un regard amusé sur la chute. Comme en apesanteur, les artistes nous entraînent vers un ailleurs où le corps devient poids-plume. On assiste à l’étrange bascule de la physique à la poésie, de la prouesse à la claire simplicité. La pièce est ponctuée par Les paroles impossibles, solo d’un homme qui échoue à prendre la parole. Cette tentative clownesque et existentielle de se redresser pour tenir debout et parler alors que tout s’acharne contre vous devient une métaphore du cirque et de la vie. Beauté, musique, vertige de l’impensable, humour, Yoann Bourgeois et ses comparses nous ouvrent en même temps des portes sur le burlesque de notre quotidien et sur l’éternité. Le spectacle nous offre une bulle de grâce et d’invention qui fait léviter pendant une heure. Une parenthèse de bonheur un peu plus longue qu’un point de suspension.
Mise en scène Yoann Bourgeois / Avec la complicité de Laure Brisa, Marie Fonte et Jörg Müller / Musiques Laure Brisa & Philip Glass / Création sonore et régie Antoine Garry / Création lumière et régie Jérémie Cusenier / Régie générale Audrey Carrot / Extrait de Chroniques 3 des jours entiers et des nuits entières de Xavier Durringer publié aux éditions Théâtrales, éditeur et agent de l’auteur / Photos Géraldine Aresteanu
Yoann Bourgeois
Acrobate, acteur, jongleur, danseur, Yoann Bourgeois est avant tout un joueur. Il dirige le CCN2-Centre
chorégraphique national de Grenoble, au côté de Rachid Ouramdane depuis l’année 2016. Il est accompagné
depuis 2012 par la fondation BNP Paribas pour le développement de ses projets.
Yoann Bourgeois a grandit dans un petit village du Jura. À l’école du Cirque Plume, il découvre les jeux de
vertiges. Diplômé du Centre National des Arts du Cirque, qu’il traverse en alternance avec le Centre National
de Danse contemporaine, il collabore avec Alexandre Del Perrugia et Kitsou Dubois pour des recherches en
apesanteur.
Il devient ensuite artiste permanent du Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape, compagnie Maguy Marin. Il entame en 2010 son propre processus de création. Accompagné par Marie Fonte et d’autres
complices, il initie l’Atelier du Joueur, centre de ressources nomade pour le spectacle. Cet atelier pose
d’emblée les bases de ce qui deviendra la Compagnie Yoann Bourgeois. C’est ainsi que naît Cavale, un duo
qui suscite, par le vertige, une dimension éternelle de l’éphémère.
Un premier cycle de création s’amorce alors autour de grandes oeuvres musicales pour travailler la
« figure » (élément classique de l’écriture circassienne), en permettant à cette nouvelle écriture du cirque de
s’émanciper de la tyrannie toute puissante du « spectaculaire ». Ce cycle fait naître en 2010 : Les fugues (des
numéros présentant le rapport d’un homme et d’un objet), puis L’Art de la Fugue, et Wu- Wei. Cette même
année, la compagnie augure le C.I.R.C (Centre International de Recherches Circassiennes) qui vise à établir
une généalogie du geste acrobatique.
En 2014, un second cycle de créations vise à radicaliser son geste artistique. Il approfondit la dramaturgie
dans son sens étymologique : un tissage des actions. S’affirme alors un intérêt tout particulier pour la relation
corps/force comme source inépuisable de drame. Cette recherche fait naître Celui qui tombe et MINUIT.
Depuis, Yoann Bourgeois poursuit une recherche solitaire autour de dispositifs qui amplifient des phénomènes
physiques. Cette constellation est une recherche de vie, un processus de création permanent, qu’il nomme :
tentatives d’approches d’un point de suspension. L’ensemble de cette production nourrit les différents
champs qui le sollicitent : opéra, cinéma, clip, concert, théâtre, cirque, etc… Ces nombreux projets, aux formes
variées, expriment l’incessant désir d’embrasser et d’expérimenter le vivant sous ses multiples faces. Sa vie est
vouée à l’Art Vivant.
[…] un spectacle qui fait tressaillir, comme vibre la corde d’un instrument et dont on aurait envie de parler en
disant « je » à son tour…. Tout est déjà là : l’étrange bascule de la physique à la poésie, de la prouesse à la claire
simplicité… Yoann Bourgeois et ses comparses nous ouvrent en même temps des portes sur l’inouï et l’éternité….
Beauté, musique, vertige de l’impensable, on retrouve cela et puis, de manière encore plus marquée que dans
L’Art de la fugue, le burlesque, c’est-à-dire un regard amusé sur la chute, qu’elle soit physique ou sentimentale…
Yoann Bourgeois, non content de voler, il nous donne envie de le relever quand il consent à chuter. Il a l’humilité
de ceux qui savent faire rire d’eux, pour ne pas faire pleurer. Minuit est un beau spectacle, un instant d’éternité à
portée de la main.
Les Trois Coups.com , Laura Plas , 18 avril 2014
Cette tentative clownesque et existentielle de se redresser au sens strict pour tenir debout et prendre la parole
alors que tout s’acharne contre vous devient une métaphore du cirque et de la vie. Rester en équilibre au centre
d’un rapport de forces qui comprime et tiraille exige beaucoup de travail, pas mal d’obstination et un humour
indéfectible. Jusqu’à la chute inexorable. En complicité avec des artistes de choc, au croisement comme lui du
cirque et de la danse, Marie Fonte et Jörg Müller, accompagné par Laure Brisa à la harpe, Yoann Bourgeois offre
une bulle de grâce et d’invention qui fait léviter pendant une heure. Une parenthèse de bonheur un peu plus
longue qu’un point de suspension.
Le Monde, Rosita Boisseau, 19 avril 2014
On pense à cette phrase de Keaton quand dans Minuit on voit un hurluberlu en position instable sur une planche
juchée sur un ballon essayer de tutoyer un micro qui finit par lui en coller une. Ou à cette autre phrase en forme
de règle d’or, elle aussi chipée dans son autobiographie : « La surprise est l’élément principal, l’insolite notre but
et l’originalité notre idéal. » De fait, ces Tentatives d’approches d’un point de suspension ne sont pas avares en
surprises et se vautrent dans l’insolite. Ne sachant trop où il nous conduit tout en sachant où il va, le spectacle
de Bourgeois, ode à la chute, finit par retomber sur ses pieds sans pour autant conclure. C’est pour le moins
original.
Rue89, J.-P. Thibaudat, le 23 avril 2014
Note d’intention
C’est parce que je venais d’atteindre l’âge où l’on peut sérieusement et quelque soit le cours des événements,
anticiper les grands traits de notre vie à venir, et parler de ces jours futurs avec cet air de passé, que je me
mis à élaborer un Programme. Cet âge n’était pas un seuil objectif, ni une réalité temporelle ; cet âge était la
conscience de quelque chose. Quelque soit le nombre de jours qu’il restait, et même selon les plus audacieux
pronostics, ce serait trop court. Mon Programme consistait à désamorcer le temps.
Bien sûr, c’était impossible en soi, mais il existait des méthodes d’approches. Mon Programme alors serait
simple et définitif. Je décidais d’une simple phrase pour nommer l’OEuvre : « Tentatives d’approches d’un
point de suspension ». Quelque chose comme un désir d’oeuvre, oui. Nous rentrerons dans les détails. Les
détails montreront que les petites formes ne sont pas moindres que les grandes. Que tous ces formats qui
existent sur un plan horizontal cherchent à cerner le présent. Que toutes ces constructions scénographiques,
ces agrès, ces machines, ces objets, ces rapports à l’objet, ces rapports au temps, ces rapports au public, ces
rapports à l’image… ne cherchent définitivement qu’une seule chose : « Une suspension ».
Yoann Bourgeois
Présentation
Minuit est un projet conçu par un artiste de cirque pour un théâtre. C’est une nuance qui a son importance. La
notion de théâtralité au coeur de notre démarche y est traitée avec la plus grande matérialité.
Minuit se réinvente dans chacun des théâtres, à la mesure singulière de ces lieux, grâce à nos agrès, comme si
la scénographie dans laquelle s’inscrivent nos actions était la cage de scène elle-même. Jouer avec le théâtre
est donc à entendre dans son sens propre. Il est important qu’il y ait du vide entre nos agrès et que la cage
de scène soit emplie d’hétérogénéité, pour permettre, avec ce jeu d’agencements, une écriture. Ces espaces
révèlent le théâtre comme notre premier agrès. Le jeu est une notion transversale à toute ma recherche et
c’est de là que le processus de création se met en marche : chercher d’abord à jouer ensemble. « Jeu » est à
entendre dans son plus large sens.
J’aime sa définition mécanique : espace laissé entre deux pièces pour leur permettre de se mouvoir librement.
Dans l’approfondissement de cette recherche, j’aime intégrer, construire ou reconstruire des dispositifs
physiques permettant d’amplifier un rapport de forces particulier, la non-manipulation, qui contraint l’acteur
et se joue de lui. Le sens émerge donc de cette lutte, de ce corps à corps entre le dispositif et l’individu. Ces
dispositifs ont en commun qu’ils rendent perceptible un point de suspension. Le « point de suspension »
est une expression de jongleur pour dire ce moment furtif où l’objet lancé en l’air atteint le sommet de la
parabole, juste avant la chute.
J’ai pour passion la quête de ce point. Présent absolu. Endroit idéal - lorsque l’envol d’un corps atteint son
apogée, et lorsque la chute n’a pas encore débuté. Absence de poids. Instant de tous les possibles.
Yoann Bourgeois