Depuis la fondation de la compagnie Rosas à Bruxelles en 1983, la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker n’a cessé d’explorer les relations entre danse et musique, se confrontant aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine, en passant par les expressions populaires. Elle reprend aujourd’hui avec une nouvelle distribution l’étincelant traité d’écriture chorégraphique qu’est Rain, pièce emblématique pour dix interprètes créée en 2001 sur la partition de Music for 18 musicians de Steve Reich.
« Le goût d’éternité des corps jaillissant comme de l’eau vive. Sur un plateau circulaire cerné par de longues cordes blanches tombant des cintres, les danseurs entrelacent ces trajets savants que seule Anne Teresa de Keersmaeker sait nimber de désinvolture et de naturel. Éclatement et resserrement des corps soumis à des lois de l’attraction connues d’eux seuls, ils se coursent les uns les autres, s’éparpillent, composant un paysage tumultueux, bras et jambes volant en tous sens, bustes et hanches secoués d’à-coups, de frémissements comme saisis soudain d’une irrépressible chair de poule. Reflets les uns des autres, échos sans cesse différés de gestes similaires, ils tissent une matière ondoyante, jamais pareille et pourtant profondément la même. » Rosita Boisseau, Le Monde, 2001
Depuis la fondation de la compagnie Rosas à Bruxelles en 1983, la chorégraphe Anne Teresa De Keersmaeker n’a cessé d’explorer les relations entre danse et musique, se confrontant aux structures musicales et aux partitions de toutes les époques, de la musique ancienne à la musique contemporaine, en passant par les expressions populaires. Elle reprend aujourd’hui avec une nouvelle distribution l’étincelant traité d’écriture chorégraphique qu’est Rain, pièce emblématique pour dix interprètes créée en 2001 sur la partition de Music for 18 musicians de Steve Reich.
« Le goût d’éternité des corps jaillissant comme de l’eau vive. Sur un plateau circulaire cerné par de longues cordes blanches tombant des cintres, les danseurs entrelacent ces trajets savants que seule Anne Teresa de Keersmaeker sait nimber de désinvolture et de naturel. Éclatement et resserrement des corps soumis à des lois de l’attraction connues d’eux seuls, ils se coursent les uns les autres, s’éparpillent, composant un paysage tumultueux, bras et jambes volant en tous sens, bustes et hanches secoués d’à-coups, de frémissements comme saisis soudain d’une irrépressible chair de poule. Reflets les uns des autres, échos sans cesse différés de gestes similaires, ils tissent une matière ondoyante, jamais pareille et pourtant profondément la même. » Rosita Boisseau, Le Monde, 2001
COMPAGNIE ROSAS / CHORÉGRAPHIE ANNE TERESA DE KEERSMAEKER / DANSÉ PAR LAURA BACHMAN, LÉA DUBOIS, ANIKA EDSTRÖM KAWAJI , ZOI EFSTATHIOU, YUIKA HASHIMOTO, LAURA MARIA POLETTI, SOA RATSIFANDRIHANA, JOSÉ PAULO DOS SANTOS, FRANK GIZYCKI, ROBIN HAGHI , LUKA ŠVAJDA, THOMAS VANTUYCOM, LAV CRNCEVIC / MUSIQUE MUSIC FOR 18 MUSICIANS, STEVE REICH / SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRES JAN VERSWEYVELD / COSTUMES DRIES VAN NOTEN / DIRECTION DES RÉPÉTITIONS JAKUB TRUSZKOWSKI, MARTA CORONADO / COORDINATION ARTISTIQUE ET PLANNING ANNE VAN AERSCHOT / DIRECTEUR TECHNIQUE JORIS ERVEN / TECHNICIENS PHILIPPE FORTAINE, WANNES DE RYDT, MICHAEL SMETS, BERT VERIS / HABILLAGE VALÉRIE DE WAELE, EMMA ZUNE / crédit photos Serge Leblon & Herman Sorgeloos
Formée à l’école Mudra de Bruxelles, puis
à New York, Anne Teresa De Keersmaeker
marque les esprits dès 1982 avec la
création de la pièce Fase sur une musique
de Steve Reich. En 1983, elle chorégraphie
Rosas danst rosas et établit à Bruxelles
sa compagnie de danse, Rosas. À partir
de ces oeuvres fondatrices, Anne Teresa
De Keersmaeker n’a cessé d’explorer
les relations entre danse et musique,
mettant en jeu les principes fondateurs
du mouvement. Sa pratique chorégraphique
est basée sur les principes formels de la
géométrie et les modèles mathématiques.
Entre 1992 et 2007, Rosas a été accueillie
en résidence au théâtre de La Monnaie/
De Munt à Bruxelles. En 1995, Anne Teresa
De Keersmaeker fonde p.a.r.t.s., une
école de danse contemporaine reconnue
internationalement. Drumming (1998) et
Rain (2001), fascinantes chorégraphies de
groupe auxquelles collabore l’ensemble de
musique contemporaine Ictus, sont devenues
des icônes, emblématiques de l’identité
de Rosas. Les récentes pièces d’Anne
Teresa De Keersmaeker, The song (2008),
En atendant (2010) et Cesena (2011) en
particulier, témoignent d’un dépouillement
qui met à nu les nerfs essentiels de son
style. Rain est entrée dans le répertoire
de l’Opéra de Paris en 2011.
« La marche et la course, dans leurs
différentes vitesses, m’obsèdent.
Il suffit de suspendre un mouvement
de marche, de le reprendre : et voilà,
c’est déjà de la danse. Par ailleurs,
la marche comme degré zéro de la danse
permet de dessiner facilement des
trajets dans l’espace, de le couper, de
structurer tout le trafic, de dessiner
les avant-plans et les arrière-plans. »
ANNE TERESA DE KEERSMAEKER,
ENTRETIEN AVEC JEAN-LUC PLOUVIER
POUR L’OPÉRA DE PARIS, 04/2011.