Le Petit Chaperon rouge est le premier des spectacles que Joël
Pommerat a spécialement conçu pour les enfants. Son oeuvre pour adulte
bénéficie d’un succès public et d’une critique sans faille, ainsi que de
récompenses prisées dans le milieu théâtral (Molière 2011 de l’auteur
francophone vivant, Molière des Compagnies et Grand Prix du Théâtre
du Syndicat de la Critique pour Ma Chambre froide, notamment).
Sur le plan de la forme scénique, le dramaturge n’est pas moins exigeant
pour les spectacles jeune public et il les élabore de la même manière,
avec la même attention, inventant des scénographies épurées, baignées
de clairs-obscurs pénétrants.
Joël Pommerat revisite ici le conte populaire du Petit Chaperon
rouge et en tisse une histoire contemporaine entre trois générations de
femmes figées dans leur solitude. Le texte réécrit donne toute sa place
à l’univers de l’enfance où se mêlent quotidien prosaïque et imagination
fantastique. Deux comédiennes, incarnant successivement la Mère, la
Petite fille et la Grand-mère, et un narrateur portent l’écriture limpide
et captivante de Pommerat qui met en lumière la peur enfantine, cette
attirance mêlée de répulsion à l’égard de l’inconnu et de la nature sauvage.
L’ensemble est, comme toujours, d’une beauté irradiante.
DE PART ET D’AUTRE
Espaces Pluriels scène conventionnée danse Pau s’associe
à L’Agora, scène de territoire pour l’enfance et la jeunesse,
pour mettre en regard, sur la saison 15-16, deux projets
théâtraux autour du traitement et de la réécriture de grands
textes de la littérature : Gargantua de Julien Mellano,
programmé par L’Agora, et Le Petit Chaperon Rouge de Joël
Pommerat, programmé par Espaces Pluriels (06 & 07 avril 2016).
Le Petit Chaperon rouge est le premier des spectacles que Joël
Pommerat a spécialement conçu pour les enfants. Son oeuvre pour adulte
bénéficie d’un succès public et d’une critique sans faille, ainsi que de
récompenses prisées dans le milieu théâtral (Molière 2011 de l’auteur
francophone vivant, Molière des Compagnies et Grand Prix du Théâtre
du Syndicat de la Critique pour Ma Chambre froide, notamment).
Sur le plan de la forme scénique, le dramaturge n’est pas moins exigeant
pour les spectacles jeune public et il les élabore de la même manière,
avec la même attention, inventant des scénographies épurées, baignées
de clairs-obscurs pénétrants.
Joël Pommerat revisite ici le conte populaire du Petit Chaperon
rouge et en tisse une histoire contemporaine entre trois générations de
femmes figées dans leur solitude. Le texte réécrit donne toute sa place
à l’univers de l’enfance où se mêlent quotidien prosaïque et imagination
fantastique. Deux comédiennes, incarnant successivement la Mère, la
Petite fille et la Grand-mère, et un narrateur portent l’écriture limpide
et captivante de Pommerat qui met en lumière la peur enfantine, cette
attirance mêlée de répulsion à l’égard de l’inconnu et de la nature sauvage.
L’ensemble est, comme toujours, d’une beauté irradiante.
UNE CRÉATION THÉÂTRALE DE JOËL POMMERAT / AVEC LUDOVIC MOLIÈRE OU RODOLPHE MARTIN, MURIELLE MARTINELLI OU VALÉRIE VINCI, ISABELLE RIVOAL / ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE PHILIPPE CARBONNEAUX / SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES MARGUERITE BORDAT / SCÉNOGRAPHIE ET LUMIÈRE ÉRIC SOYER / SUIVI DE LA RÉALISATION SCÉNOGRAPHIQUE THOMAS RAMON / AIDE À LA DOCUMENTATION EVELYNE POMMERAT / RECHERCHE SON GRÉGOIRE LEYMARIE, FRANÇOIS LEYMARIE / DIRECTION TECHNIQUE EMMANUEL ABATE / RÉGIE SON YANN PRIEST OU PIERRE ROUTIN / RÉGIE LUMIÈRE CYRIL COTTET
CRÉDIT PHOTO PHILIPPE CARBONNEAUX
Création en juin 2004 au Théâtre Brétigny - Scène conventionnée du Val d’Orge / Production Compagnie Louis Brouillard / Coproduction Centre Dramatique Régional de Tours, Théâtre Brétigny - Scène conventionnée du Val d’Orge / Avec le soutien de la Région Haute-Normandie / La Compagnie Louis Brouillard reçoit le soutien du Ministère de la Culture - Drac Ile-de-France et de la Région Ile-de-France. / Joël Pommerat est associé au Théâtre national de Bruxelles et à l’Odéon-Théâtre de L’Europe. Il fait partie de l’association d’artistes de Nanterre-Amandiers. Tous les textes de Joël Pommerat sont publiés aux Éditions Actes Sud-Papiers.
JOËL POMMERAT
Joël Pommerat est né en 1963. Il arrête ses études à 16 ans et devient comédien à 18 ans. À 23 ans, il
s’engage dans une pratique régulière de l’écriture. Il étudie et écrit de manière intensive pendant 4 ans. Il
met en scène un premier texte en 1990, à 27 ans, Le Chemin de Dakar, monologue non théâtral
présenté au Théâtre Clavel à Paris. Il fonde à cette occasion sa compagnie, qu’il nomme Louis Brouillard.
Suivront les créations Le théâtre en 1991, 25 années de littérature de Léon Talkoï en 1993, Des suées en
1994, Les événements en 1994. Ces différents textes sont écrits et mis en scène selon un processus qui
commence à se définir, le texte s’écrivant conjointement aux répétitions avec les acteurs. Tous ces
spectacles sont présentés au Théâtre de la Main dʼOr à Paris.
En 1995, il répète et crée le spectacle Pôles aux Fédérés de Montluçon qui représente le premier texte
artistiquement abouti aux yeux de l’auteur et qui est le premier texte à être publié, en 2002, aux Editions
Actes Sud-papiers. En 1997, il crée Treize étroites têtes aux Fédérés, pièce reprise au Théâtre Paris-
Villette. Cette année est aussi celle du début dʼune longue résidence de la compagnie au Théâtre de
Brétigny-sur-Orge. En 1998, il écrit une pièce radiophonique, Les enfants, commandée par France
Culture. Il co-réalise pour la radio sa pièce Les Evénements la même année. Après la création de Treize
étroites têtes et pendant 3 ans, jusquʼen 2000, il se consacre exclusivement à la recherche
cinématographique. Il réalise plusieurs court-métrages vidéo. En 2000, il abandonne définitivement cette
voie et revient au théâtre. Il présente au Théâtre Paris-Villette trois mises en scène de ses textes, deux
re-créations, Pôles et Treize étroites têtes et une création, Mon ami. En 2001, la Compagnie Louis
Brouillard entame une série de représentations de ses spectacles en tournée. Depuis, les créations et
les tournées ne cesseront de se développer.
En 2004, Au monde et Le Petit Chaperon rouge marquent un tournant dans la reconnaissance du travail
de Joël Pommerat, du côté du public comme de la critique.
En 2006, il reçoit le Prix de la Meilleure création dʼune pièce en langue française du Syndicat de la
critique pour sa pièce Cet enfant. En 2007, il obtient le Grand Prix de littérature dramatique pour Les
marchands. Sa compagnie Louis Brouillard reçoit deux Molières des Compagnies pour Cercles / Fictions
en 2010 et pour Ma chambre froide en 2011. En 2013, avec La Réunification des deux Corées, il reçoit le
Prix Beaumarchais / le Figaro du Meilleur auteur, le Prix du Meilleur spectacle du théâtre public dans le
cadre du Palmarès du Théâtre, le Prix de la Meilleure création dʼune pièce en langue française du
Syndicat de la critique.
A lʼinvitation de Peter Brook, Joël Pommerat a été en résidence au Théâtre des Bouffes du Nord de 2007
à 2010. Depuis septembre 2010, il est artiste associé à lʼOdéon - Théâtre de lʼEurope. Il est également
artiste associé au Théâtre national de Belgique jusqu’en 2015. En 2014, sur l’invitation de Philippe
Quesne et Nathalie Vimeux, il rejoint lʼassociation dʼartistes du théâtre Nanterre-Amandiers.
La compagnie Louis Brouilard est conventionnée et reçoit le soutien du ministère de la culture / DRAC
Ile-de-France et de la Région Ile-de-France.
Les spectacles de Joël Pommerat sont à la fois intimes et spectaculaires. Ils sont riches en images et en
sensations pour les spectateurs. Avec son scénographe et éclairagiste Eric Soyer, Joël Pommerat crée
des espaces sculptés par la lumière qui mettent en valeur la présence des acteurs. La musique et le son
sont omniprésents. Les atmosphères ainsi créés oscillent entre rêve et réalité, proximité et étrangeté. Ce
théâtre aspire à « rouvrir des sensations, des sensibilités, rouvrir la perception ». Les dispositifs circulaires
de Cercles/Fictions (2010) et de Ma chambre froide (2011) de même que lʼespace bifrontal de La
Réunification des deux Corées (2013) témoignent de ce désir de Joël Pommerat dʼinstaurer un rapport
particulier entre la scène et la salle. Lʼauteur-metteur en scène exprime son désir de créer la même
sensation que celle ressentie à la lecture dʼun livre, lorsque lʼon imagine les personnages. Le regard et
lʼimagination du spectateur sont particulièrement stimulés par la pénombre des éclairages et
lʼenchaînement des scènes selon un jeu dʼapparition et de disparition dans un noir profond. Le playback
est un autre procédé récurrent utilisé pour introduire du trouble dans la réception. Le travail sur lʼimage et
son cadre, lʼusage du noir ainsi que la richesse de lʼenvironnement sonore et de la sonorisation des voix
des acteurs à lʼaide de micros rapprochent le théâtre de Joël Pommerat dʼune expérience
cinématographique, même si le cinéma nʼest pas un modèle revendiqué.
« Qu’il est désirable, le loup, dans Le Petit Chaperon rouge de Joël Pommerat... Que la peur est affolante,
séduisante, dans ce spectacle qui a révolutionné - oui, oui - le théâtre dit "pour enfants", et qui est
aujourd’hui repris, à Paris, […]. Le Petit Chaperon rouge, c’est un peu le "tube" de l’auteur-metteur en
scène français, qui, désormais, est connu comme le loup blanc dans toute l’Europe, où ses spectacles
s’arrachent. Mais à l’époque où il a créé ce Chaperon, en 2004, c’était loin d’être le cas. Pommerat avait
eu envie de créer une pièce pour sa fille, alors âgée de 8 ans, qu’il ne voyait pas beaucoup. Avec sa
compagnie Louis Brouillard, il l’a montée avec trois francs six sous, en disant aux membres de la troupe
qu’ils se paieraient si le spectacle marchait. Dire que ça a marché est un mot faible. Depuis sa création,
c’est-à-dire tout au long de ces neuf ans, Le Petit Chaperon rouge n’a cessé de tourner partout en France
(et ailleurs), dépassant les 800 représentations à ce jour - un record dans le spectacle vivant. Et ce n’est
pas fini : la saison prochaine, le Chaperon reprendra la route, encore et encore. Ce succès montre bien
que le théâtre n’a pas forcément besoin de grands moyens pour se déployer. Car tout Pommerat est là,
dans ce spectacle simple en apparence, mais emblématique de son théâtre, qui s’écrit autant avec la
lumière, le noir, le son et les images qu’avec les mots : le mélange de cruauté, d’humour et de mystère, la
manière d’aborder le réel en le lestant de toute sa part d’inconscient et d’imaginaire. Il était une fois,
donc, une petite fille qui vivait seule avec une mère débordée et culpabilisante. Elle n’avait pas le droit de
sortir toute seule de chez elle, alors elle s’ennuyait. Et elle avait très envie de traverser la forêt, pour aller
voir sa grand-mère. Ce qu’elle fit, rencontrant le loup, bien sûr, énorme animal noir, à la grosse voix,
monstre aussi dangereux que séduisant. Il n’y a pas de chevillette ni de bobinette dans ce Chaperon-là,
ce que certains regrettent, mais un vrai récit d’initiation pour enfants d’aujourd’hui, rempli de trouvailles
théâtrales irrésistibles. Pour figurer le clac-clac des hauts talons de la mère de la petite fille - clac-clac qui
figure lui-même son débordement et son absence de disponibilité pour sa fille -,par exemple, Pommerat
supprime l’objet du délit lui-même, à savoir les chaussures : on voit la mère marcher sur les pointes, on
entend le son des talons qui claquent. Déconstruire ainsi le récit réaliste donne toute sa poésie au
spectacle.
Ce jeu sur la narration, le mime et l’incarnation est porté par trois excellents comédiens, Rodolphe Martin
(le narrateur), Murielle Martinelli (la petite fille, la grand-mère) et Isabelle Rivoal (la mère, le loup). »
Fabienne Darge, Le Monde, 27 avril 2013
« Je voudrais écrire ma propre version de lʼhistoire, rendre simplement les différentes étapes du parcours
de cette petite fille dans la campagne, qui part de chez sa mère pour se rendre chez sa grand-mère et qui
rencontre un loup. Rendre ces personnages et ces moments dans leur plus grande simplicité et vérité.
Avec beaucoup de concret.
Le rapport à la nature ainsi quʼà lʼanimalité voire la bestialité me paraît essentielle. La nature et lʼanimal
dans ce quʼils ont de dangereux, de mystérieux et dʼimprévisible mais aussi dans ce quʼils ont de beau et
de merveilleux, dʼenvoûtant et désirable, cʼest ce que je voudrais faire ressortir.
Le rapport à la peur est primordial dans ce conte, et en général dans la vie dʼun enfant. Selon moi,
aborder la question de la peur avec les enfants, cʼest aborder aussi lʼautre versant de cette émotion qui
est le désir. »
Joël Pommerat, 2004