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LA COMPAGNIE DES LIMBES
Théâtre / JEUDI 29 NOVEMBRE 10H00, 10H45, 11H30, 14H00, 14H45, 15H30, 18H30 & 19H15 (À CONFIRMER)  / Palais de justice de Pau
30 min / Gratuit sur réservation / APPEL À PARTICIPATION : RECHERCHE COMÉDIENS/LECTEURS AMATEURS POUR PARTICIPER AUX REPRÉSENTATIONS DE TÉMOIGNAGE
EN COLLABORATION AVEC LE CDAD64

La compagnie des Limbes, fondée à Bordeaux en 2001 par Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin, a déjà à son actif quelques dix-sept spectacles, entre art de la scène et littérature, centrés autour de la voix et du poème. Le théâtre des Limbes, nourri d’une réflexion sur le langage, établit un art de la suggestion, un espace ouvert et indéterminé offert à l’expérience. Leur dernière création, Témoignage, est tirée d’un recueil de Charles Reznikoff, poète objectiviste américain, composé à partir de compte-rendus de procès et d’audiences pénales aux États-Unis entre 1885 et 1915. Ces poèmes, qui se font l’écho de violences multiples (économiques, raciales, politiques, domestiques, etc..), provoquent une empathie d’autant plus grande que l’écriture est d’une sobriété extrême. Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin inscrivent leur Témoignage au Palais de Justice de Pau, mêlant aux comédiens professionnels de la compagnie des habitants venus prêter leur voix à ces récits. Ils constituent une petite société civile qui a le souci éthique de témoigner pour ces anonymes. Les deux metteurs en scène organisent ainsi de courtes audiences destinées chaque fois à un petit nombre de spectateurs. La dimension sociale et politique de ce théâtre apparaît au cœur même de l’expérience poétique, dans la vibration fragile des voix qui portent sans affectation une parole à la fois brute et ciselée.

http://compagniedeslimbes.free.fr/index_temoignage.html

Texte Charles Reznikoff, traduction française de Marc Cholodenko, Témoignage, P.O.L, 2012 • Mise en scène Romain Jarry, Loïc Varanguien de Vi llepin • Regard chorégraphique Charlotte Cattiaux • Avec Solene Arbel, Anne Charneau, Florence Poveda et 12 habitants de Pau et de la région paloise • Assistante de production Laurence Dumas • Photos DR
PRODUCTION

Production Compagnie des Limbes, CDAD des Pyrénées Atlantiques, avec le soutien de l’OARA Nouvelle- Aquitaine

La compagnie des Limbes, fondée à Bordeaux en 2001 par Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin, a déjà à son actif quelques dix-sept spectacles, entre art de la scène et littérature, centrés autour de la voix et du poème. Le théâtre des Limbes, nourri d’une réflexion sur le langage, établit un art de la suggestion, un espace ouvert et indéterminé offert à l’expérience. Leur dernière création, Témoignage, est tirée d’un recueil de Charles Reznikoff, poète objectiviste américain, composé à partir de compte-rendus de procès et d’audiences pénales aux États-Unis entre 1885 et 1915. Ces poèmes, qui se font l’écho de violences multiples (économiques, raciales, politiques, domestiques, etc..), provoquent une empathie d’autant plus grande que l’écriture est d’une sobriété extrême. Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin inscrivent leur Témoignage au Palais de Justice de Pau, mêlant aux comédiens professionnels de la compagnie des habitants venus prêter leur voix à ces récits. Ils constituent une petite société civile qui a le souci éthique de témoigner pour ces anonymes. Les deux metteurs en scène organisent ainsi de courtes audiences destinées chaque fois à un petit nombre de spectateurs. La dimension sociale et politique de ce théâtre apparaît au cœur même de l’expérience poétique, dans la vibration fragile des voix qui portent sans affectation une parole à la fois brute et ciselée.

http://compagniedeslimbes.free.fr/index_temoignage.html

DISTRIBUTION

Texte Charles Reznikoff, traduction française de Marc Cholodenko, Témoignage, P.O.L, 2012 • Mise en scène Romain Jarry, Loïc Varanguien de Vi llepin • Regard chorégraphique Charlotte Cattiaux • Avec Solene Arbel, Anne Charneau, Florence Poveda et 12 habitants de Pau et de la région paloise • Assistante de production Laurence Dumas • Photos DR

 
 

LA COMPAGNIE DES LIMBES

Fondée en 2001, la compagnie des Limbes, basée à Bordeaux, mène des activités de création, de diffusion et de recherche/formation en lien direct avec les populations et les territoires. En duo de mise en scène, Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin réalisent des propositions artistiques originales au croisement des arts de la scène et de la littérature. Théâtre, poésie, musique, danse, performance, et plus récemment scénographie olfactive, culinaire, ils amènent, au gré des écritures scéniques à arpenter des territoires inconnus, remettre en jeu leur savoir pour explorer à chaque aventure, de nouvelles voies de création. Ainsi, depuis 15 ans, leur travail a été donné à voir aussi bien sur des plateaux de théâtre conventionnels que dans des musées, des salles de concert, des églises, médiathèques, parkings, tribunaux, espaces naturels (forêt, col de montagne etc..) sur le territoire régional ou national, parfois à l’étranger (Angleterre, Suisse, Mexique). Leur démarche, nourrie d’une réflexion sur le langage, embrasse les dimensions poétiques, éthiques et politiques. Elle est axée d’une part sur l’écoute et la mise en scène de la dimension sonore, rythmique du langage, sur la mise en lumière du mouvement et de l’action spécifique à chaque écriture, d’autre part sur la question de la présence, de l’écoute sensible du présent, de tout ce qui fonde le moment dans la relation acteur/spectateur/espace.

Coup de théâtre au tribunal

La compagnie des Limbes au prétoire du Tribunal de grande instance aujourd’hui pour sept représentations de Témoignage de Charles Reznikoff. Les tribunaux sont une scène. Les tragédies ou les comédies judiciaires y déploient costumes, dramaturgie et coups de théâtre. Pas étonnant que la compagnie des Limbes, compagnie bordelaise expérimentale, se soit intéressée à ce dispositif codé et minutieux. Expérimenté à Saint-Girons (09) et brièvement l’an dernier dans ce même Tribunal de grande instance (TGI), « Témoignage » d’après Charles Reznikoff est la mise en scène légèrement inversée des dispositifs judiciaires et théâtraux comme l’expliquent les metteurs en scène des Limbes, Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin : « Les spectateurs seront installés à la place habituelle de la cour, le point de vue sera inversé. Sur la quinzaine de comédiens trois seulement sont professionnels, les autres sont des volontaires amateurs ». (…) L’entrée est libre et c’est une occasion pour les spectateurs de découvrir un univers dans des conditions un peu moins tragiques que d’habitude : « Ces salles aux formes ovoïdes offrent un lieu parfait pour une représentation. On a l’impression d’être dans une autre dimension, à part, avec cette lumière qui vient d’en haut » reconnaissent Romain Jarry et Loïc Varanguien de Villepin qui ont répété tout la semaine sur place. Pour Charles Reznikoff (1895- 1976), journaliste, homme de théâtre et poète américain « Témoignage », paru en 1965, fut l’occasion de se pencher sur les chroniques judiciaires américaines de 1885 à 1890, soit une période particulièrement violente de l’histoire américaine. Sa manière est lapidaire, il s’agit de poème courts, très précis sur les circonstances des crimes et délits en question, sans le moindre effet. Tout le monde sortira libre de la salle d’audience.

Sud Ouest, Joël Raffier, samedi 16 septembre 2017

Les poèmes constituant l’ensemble Témoignage Les Etats Unis 1885-1915 ont été écrits à partir de rapports d’audience de tribunaux ; c’est pourquoi nous souhaitons donner à entendre ces poèmes dans les salles d’audience des tribunaux sous la forme d’épisodes d’une demi-heure environ. Les lecteurs viennent témoigner à la barre du témoin, les spectateurs sont assis à la place des magistrats, des juges. Les spectateurs sont sur les fauteuils des magistrats alors que les acteurs/lecteurs assis sur les bancs réservés aux auditeurs se lèvent tour à tour pour prendre la parole à la barre du témoin sur laquelle repose le livre Témoignage. Le juge, joué par un comédien, appelle, telle une injonction à dire, un numéro désignant la page et le numéro du poème à dire, renforçant ainsi le caractère anonyme et potentiellement infini de ces histoires. La jauge des spectateurs étant limitée, nous concevons plusieurs épisodes d’une durée de 30 minutes. Un chant a cappella, fredonné par une comédienne vient clore chaque épisode et passe comme un baume après la charge accumulée par l’audition de faits de violence, d’injustices diverses, d’accidents absurdes. Cette expérience nous semble pertinente par les choix d’investir un tribunal, de jouer avec les codes inhérents au dispositif judiciaire et d’y associer ‘‘des gens’’ en tant que lecteurs/acteurs, petite société civile composée d’individus d’âges et de milieux divers venant prendre la parole et témoigner d’histoires d’anonymes dont ils deviennent les dépositaires. Au delà de la qualité poétique indéniable de l’écriture de Charles Reznikoff qui donne pour sous-titre à Témoignage " récitatif ", c’est pour le sens politique et citoyen que nous souhaitons partager cette expérience. Cet ensemble de poèmes dépeint un portrait des Etats-Unis durant la seconde révolution industrielle, des éléments de la mythologie américaine surgissent (saloon,chercheurs d’or, ponts de chemins de fer etc...). Cependant Charles Reznikoff, en poète objectiviste, emploie l’impersonnel, condense les faits et de chaque histoire tirée d’un contexte historique et géographique particulier résonne l’universalité d’une banalité du mal, le tragi-comique des destinées humaines. Ce passé fait vibrer notre présent. Les injustices dont les poèmes se font l’écho, que ce soit les accidents répertoriés d’Enfants au travail ou encore des faits de racisme consignés dans Les Noirs nous apprennent la responsabilité, une éthique laïque de l’humain, le travail de la mémoire face à l’Histoire. L’équipe professionnelle composée de deux metteurs en scène, et de trois comédiennes comprend également la présence d’un conseiller chorégraphique. Un travail précis relatif aux présences, aux postures d’écoutes de l’assemblée des lecteurs permet de mettre en scène les échos émanant de l’imaginaire suscité par les poèmes, d’en suggérer certains éléments, d’en éclairer des rapports. Des gestes simples appelant à une chaleur humaine, une fraternité enrichit cette composition en contrepoint de la part sombre de l’humain dont les poèmes sans jugement témoignent. Cette dimension d’ordre chorégraphique est envisagée comme consubstantielle à la mise en voix des poèmes. Enfin, la voix, le chant, sont aussi des pistes explorées : racines du blues, chansons américaines, chants liés aux exploités de la société industrielle. La mise en scène prend la forme d’une lecture, au sens fort, Témoignage devenant alors comme une Bible laïque. Cet acte engendre notamment une réflexion sur l’Histoire proche des propos de Walter Benjamin : ‘‘Honorer la mémoire des anonymes est une tâche plus ardue qu’honorer celles des gens célèbres. L’idée de construction historique se consacre à cette mémoire des anonymes.’’

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE D'INTÉRÊT
NATIONAL ART ET CRÉATION DANSE
17 AVENUE DE SARAGOSSE
64000 PAU