PASCAL RAMBERT
CLÔTURE DE L’AMOUR

PASCAL RAMBERT
Pascal Rambert, né en 1962, est à la fois dramaturge, metteur en scène, cinéaste et parfois acteur. Il débute sa formation à l’école de Chaillot, qui est à l’époque dirigée par Antoine Vitez. Cette première rencontre avec le monde du théâtre va avoir une influence sur ses œuvres.
Dès l’âge de 20 ans, Pascal Rambert commence à alterner l’écriture et la mise en scène. Il reprend les grands auteurs du répertoire classique et contemporain tels Marivaux (Arlequin poli par l’amour, 1980), Georg Büchner (Léonce et Léna, 1982) ou encore Dario Fo (La Marlcofa, 1981).
En 1984, il crée sa propre compagnie Side One Posthume Théâtre, et commence à signer la majorité des textes qu’ils montent.
En 2010, il se fait particulièrement remarquer avec sa pièce Une (micro) histoire économique du monde, dansée. Celle-ci est d’abord montée au théâtre de Gennevilliers puis au Japon dans différents lieux culturels du pays, ainsi qu’aux Etats-Unis (Los Angeles et New York).
En 2006, il succède au fondateur du Théâtre de Gennevilliers, Bernard Sobel, et prend la tête du théâtre.
Récemment, Clôture de l’Amour a été récompensé par le Grand Prix de Littérature dramatique 2012 et par le Prix du Syndicat de la critique comme « Meilleure création d’une pièce en langue française ».
Actuellement, il travaille sur une nouvelle pièce qu’il présentera lors de la saison 2014-2015 au théâtre Gennevilliers. Son écriture est cette fois-ci dédiée aux acteurs Emmanuelle Béart et Denis Podalydès.

AUDREY BONNET
Elle suit les cours de Valérie Nègre et François-Xavier Hoffmann, à l’école Florent. Puis ceux de Stuart Seide et Jacques Lassalle, au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris.
Elle est à La Comédie Française de 2003 à 2006. Puis elle décide de la quitter pour d’autres champs d’exploration, jouant, entre autres, pour Jean-Christophe Saïs, Christian Collin, Gabriel Garran, Luc Bondy, Oriza Hirata, Bérangère Jannelle et Yves-Noël Genod. Pour le cinéma elle rencontre Julie Lopes-Curval avec Bord de mer, Pierre Zandrowicz avec Laura, Bertrand Bonello avec De la guerre, Olivier Torres avec La ligne blanche, Romain Kronenberg avec plusieurs de ses Vidéos Art dont Vacance, Zénith, Dérive. Pour la télévision elle tourne avec Nicolas Picard Dreyfuss (Nicolas Le Floch, 3ème saison).

STANISLAS NORDEY
C’est au cours de théâtre de Véronique Nordey que Stanislas Nordey commence sa formation de comédien qu’il poursuit au Conservatoire National Supérieur d’Art dramatique. Il réalise déjà dans ces deux structures des travaux de direction d’acteurs avant de présenter son premier travail de metteur en scène professionnel avec La Dispute de Marivaux en 1988. Fervent partisan du travail collectif en troupe, il est, avec sa compagnie, artiste associé au Théâtre Gérard-Philipe de 1991 à 1995, avant de rejoindre, toujours avec sa troupe de douze comédiens, le Théâtre Nanterre-Amandiers, à la demande de Jean-Pierre Vincent, qui l’associe à la direction artistique.
En 1998, il est nommé directeur du Théâtre Gérard-Philipe qu’il quitte en 2001 pour rejoindre le Théâtre National de Bretagne en tant que responsable pédagogique de l’École puis artiste associé depuis 2002. Se considérant plus comme un directeur d’acteurs qu’un metteur en scène, il a travaillé successivement sur des auteurs contemporains et classiques dont Pasolini, Marivaux, Bernard-Marie Koltès, Hervé Guibert, Jean Genet, Heiner Müller, William Shakespeare, Didier-Georges Gabily, Jean-Luc Lagarce, Georges Feydeau, Martin Crimp, Wajdi Mouawad et Falk Richter. De ce dernier, il monte d’abord Sept Secondes/In God we Trust et Nothing Hurts avant de proposer un montage autour de Das System pour le Festival d’Avignon (2008).
Il est artiste associé du Festival d’Avignon 2013.

EXTRAIT DE CLÔTURE DE L’AMOUR
je n’en peux plus Audrey
je n’en peux plus
je suis dans le filet dans la toile et cette situation je ne la désire plus
je suis assigné et je n’ai plus envie d’être assigné
je suis dans ton regard et je n’ai plus envie d’être dans ton regard
dans ce qu’il y a dans ton regard
dans ce qu’il y a derrière ton regard
toute cette montagne toute cette montagne toute cette montagne de lave
toute cette chose qui bout
qui veut sortir
qui pense
toute cette chose qui pense
ça pense
ça pense tout le temps
oui je le vois je te vois oui arrête
toute cette lave
toute cette lave qui attend
qui attend
qui n’attend qu’une seule chose pour sortir
pour venir transformer ce qui pense en moi
qui a le malheur de dire stop ça suffit on arrête
on arrête on stoppe mon amour...

Théâtre / vendredi 25 OCTOBRE 20h30  / Théâtre Saragosse
2H00 / TARIF C

Cette scène de rupture amoureuse, on croit d’abord l’avoir vue mille fois au théâtre comme au cinéma. Et pourtant, Pascal Rambert renouvelle ici le genre : à l’opposé de l’habituelle escalade de répliques cinglantes, on assiste à une déflagration en deux monologues où s’énonce avec puissance une séparation devenue inéluctable. On a souvent parlé de boxe, de match en deux rounds, au sujet de cette création qui fut l’un des coups de cœur du Festival d’Avignon 2011. Il est rare en effet d’assister à une joute verbale où l’intensité des coups portés par le langage peut se voir sur le corps du partenaire, où l’issue de l’échange, comme au sport, maintient le spectateur en haleine.

Dans la brutalité d’un verbe omniprésent, dans l’incroyable rigueur d’une écriture froide et meurtrière, se déroule un combat à armes égales et sans merci entre le masculin et le féminin.

Renonçant aux modes habituels de l’écriture, aux stéréotypes de la fable ou de la mise en scène, Pascal Rambert conçoit des spectacles entre performances théâtrales et chorégraphiques et installations.

Théâtre de Gennevilliers – cdn
Texte, conception, réalisation Pascal Rambert
Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey
Scénographie Daniel Jeanneteau
Parures La Bourette
Musique arrangement d’Alexandre Meyer de la chanson Happe (Alain Bashung – Jean Fauque), avec l’aimable autorisation des éditions Barclay/Universal© interprétée par une chorale de Pau
Assistant à la mise en scène Thomas Bouvet
Lumières Pascal Rambert, Jean-François Besnard
Production et diffusion Pauline Roussille
Crédit photo Marc Domage

Cette scène de rupture amoureuse, on croit d’abord l’avoir vue mille fois au théâtre comme au cinéma. Et pourtant, Pascal Rambert renouvelle ici le genre : à l’opposé de l’habituelle escalade de répliques cinglantes, on assiste à une déflagration en deux monologues où s’énonce avec puissance une séparation devenue inéluctable. On a souvent parlé de boxe, de match en deux rounds, au sujet de cette création qui fut l’un des coups de cœur du Festival d’Avignon 2011. Il est rare en effet d’assister à une joute verbale où l’intensité des coups portés par le langage peut se voir sur le corps du partenaire, où l’issue de l’échange, comme au sport, maintient le spectateur en haleine.

Dans la brutalité d’un verbe omniprésent, dans l’incroyable rigueur d’une écriture froide et meurtrière, se déroule un combat à armes égales et sans merci entre le masculin et le féminin.

Renonçant aux modes habituels de l’écriture, aux stéréotypes de la fable ou de la mise en scène, Pascal Rambert conçoit des spectacles entre performances théâtrales et chorégraphiques et installations.

DISTRIBUTION

Théâtre de Gennevilliers – cdn
Texte, conception, réalisation Pascal Rambert
Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey
Scénographie Daniel Jeanneteau
Parures La Bourette
Musique arrangement d’Alexandre Meyer de la chanson Happe (Alain Bashung – Jean Fauque), avec l’aimable autorisation des éditions Barclay/Universal© interprétée par une chorale de Pau
Assistant à la mise en scène Thomas Bouvet
Lumières Pascal Rambert, Jean-François Besnard
Production et diffusion Pauline Roussille

Crédit photo Marc Domage

   

NOUVEL OBSERVATEUR, 29 SEPTEMBRE 2011
Ici les mots sont des flèches, et l’argumentation, un lent poison. Stan (Stanislas Nordey) et Audrey (Audrey Bonnet) se font face, jeunes guerriers urbains déchus du paradis. Ils parleront longuement, tour à tour, tendus et frémissants. Les corps ploient, les cœurs saignent. Pascal Rambert a écrit pour ces deux acteurs intenses une pièce ample et écorchée. Marivaux n’est pas loin de cette "Clôture de l’amour" d’aujourd’hui...

LE CANARD ENCHAÎNÉ, JEAN-LUC PORQUET, 27 JUILLET 2011
Pascal Rambert réussit là la plus dévastatrice, la plus admirable, la plus poignante des scènes de rupture, qui les rassemble toutes (...) ; le texte est magnifique (il s’arrache dans les librairies d’Avignon) et prouve qu’il existe des auteurs contemporains qui écrivent en français et sont capables de nous bouleverser avec les mots et la sensibilité d’aujourd’hui, merci.

L’HUMANITÉ, JEAN-PIERRE LÉONARDINI, 20 JUILLET 2011
C’est bouleversant du premier au dernier mot (Dieu sait s’il y en a). Pascal Rambert a composé une déchirante symphonie verbale. Il se risque dans la langue jusqu’aux confins de l’impudeur, ne répugne à aucune redite au fil d’une écriture savamment rythmée à la respiration saccadée, propice à la mise en bouche, à la mise en corps même de ces deux athlètes complets des affects en excès que sont Stanislas Nordey et Audrey Bonnet...

TÉLÉRAMA, FABIENNE PASCAUD, JUILLET 2011
A la fin de Clôture de l’amour, on ne se souvient plus bien du décor, de la lumière, de l’espace qu’on se rappelle juste translucide à la limite de l’incandescence. On garde juste en mémoire le face-à-face terrible des deux personnages, Audrey et Stanislas – interprétés par deux splendides comédiens, Audrey Bonnet et Stanislas Nordey –, leurs mots-poignards au moment d’une séparation vécue par l’un et l’autre comme une petite mort. Il a décidé de la quitter pourtant, comme il s’en explique dans un long et furieux monologue auquel elle répondra par un long et furieux monologue. Ce couple d’artistes a déjà trois enfants, mais lui ne supporte plus, entend-on, l’emprise étouffante de l’autre, se sent dans un étau, momifié, asphyxié.
(...) Les deux comédiens donnent une intensité saignante à la séparation. Sans pathos, juste secoués d’une énergie, d’une dureté terribles : faire souffrir l’autre pour moins souffrir soi… Audrey Bonnet et Stanislas Nordey sont tout simplement magnifiques, bouleversant le public alors que leur jeu semble à l’opposé même de l’émotion, paradoxaux, surprenants, immenses comédiens dans l’âme, le corps, et le sang.

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE