MARLENE MONTEIRO FREITAS
D’IVOIRE ET DE CHAIR
Danse / mardi 09 décembre 20h30  / Théâtre Saragosse
Durée NC / TARIF B

Bomba Suicida est le nom, provocateur, d’un jeune collectif d’artistes portugais dont Marlene Monteiro Freitas est l’une des figures repérées.

Née au Cap-Vert où elle cofonde la troupe Compass, Marlene Monteiro Freitas enchaîne des études de danse à Bruxelles et à Lisbonne. De ses créations, telles Guintche (25 mars 2014 au Théâtre Saragosse) ou Paraíso, l’intensité est le dénominateur commun. Pour sa dernière pièce, elle réunit quatre performeurs pour un bal grotesque qui dialogue avec le mythe de Pygmalion.

Entre l’animé et l’inanimé, les vivants et les morts, la chorégraphe joue de l’hybridité, rappelant comme le savait déjà Orphée, bravant les Enfers pour retrouver son Eurydice, que la transgression est affaire de désir et d’amour. Ce bal singulier, peuplé de pantins mécaniques ou de statues de pierre s’anime au son improbable des cymbales. Trois musiciens mènent la danse. Tour à tour soldats de plomb, hommes-horloge, hommes-oiseaux, les musiciens participent à cette fête étrange en clair-obscur qui se transforme en suivant les variations de la musique — jazz, classique ou pur bruitage. Les corps-statues imaginés par Marlene Monteiro Freitas sont délicats, emplis d’une force émotionnelle qui défie toute pétrification.

COLLECTIF BOMBA SUICIDA
CHORÉGRAPHIE MARLENE MONTEIRO FREITAS
DANSEURS ANDREAS MERK, BETTY TCHOMANGA, LANDER PATRICK, MARLENE MONTEIRO FREITAS
MUSICIEN PERMANENT COOKIE
DEUX AUTRES MUSICIENS SONT INTÉGRÉS À L’OCCASION DE CHAQUE REPRÉSENTATION
DIRECTION MUSICALE COOKIE
LUMIÈRES ET SCÉNOGRAPHIE YANNICK FOUASSIER
CRÉDIT PHOTO BRUNO CANAS

Bomba Suicida est le nom, provocateur, d’un jeune collectif d’artistes portugais dont Marlene Monteiro Freitas est l’une des figures repérées.

Née au Cap-Vert où elle cofonde la troupe Compass, Marlene Monteiro Freitas enchaîne des études de danse à Bruxelles et à Lisbonne. De ses créations, telles Guintche (25 mars 2014 au Théâtre Saragosse) ou Paraíso, l’intensité est le dénominateur commun. Pour sa dernière pièce, elle réunit quatre performeurs pour un bal grotesque qui dialogue avec le mythe de Pygmalion.

Entre l’animé et l’inanimé, les vivants et les morts, la chorégraphe joue de l’hybridité, rappelant comme le savait déjà Orphée, bravant les Enfers pour retrouver son Eurydice, que la transgression est affaire de désir et d’amour. Ce bal singulier, peuplé de pantins mécaniques ou de statues de pierre s’anime au son improbable des cymbales. Trois musiciens mènent la danse. Tour à tour soldats de plomb, hommes-horloge, hommes-oiseaux, les musiciens participent à cette fête étrange en clair-obscur qui se transforme en suivant les variations de la musique — jazz, classique ou pur bruitage. Les corps-statues imaginés par Marlene Monteiro Freitas sont délicats, emplis d’une force émotionnelle qui défie toute pétrification.

DISTRIBUTION

COLLECTIF BOMBA SUICIDA
CHORÉGRAPHIE MARLENE MONTEIRO FREITAS
DANSEURS ANDREAS MERK, BETTY TCHOMANGA, LANDER PATRICK, MARLENE MONTEIRO FREITAS
MUSICIEN PERMANENT COOKIE
DEUX AUTRES MUSICIENS SONT INTÉGRÉS À L’OCCASION DE CHAQUE REPRÉSENTATION
DIRECTION MUSICALE COOKIE
LUMIÈRES ET SCÉNOGRAPHIE YANNICK FOUASSIER
CRÉDIT PHOTO BRUNO CANAS

   

Marlene Monteiro Freitas est née au Cap Vert où elle a co-fondé la troupe de danse Compass et a collaboré avec le musicien Vasco Martins. Après des études de danse à P.A.R.T.S. (Bruxelles), à E.S.D. et à la Fundação Calouste Gulbenkian (Lisbonne), elle travaille régulièrement avec Emmanuelle Huynh, Loic Touzé, Tânia Carvalho, Boris Charmatz, parmi d’autres.
Son dernier spectacle Paraìso, colecçao privada, une pièce pour quatre interprètes, est créé en septembre 2012 au Portugal. Elle a aussi créé (M)imosa (2011), une collaboration avec Trajal Harell, François Chaignaud et Cecilia Bengolea, Guintche (solo, 2010), A Seriedade do Animal (2009-10), des oeuvres dont le dénominateur commun est l’ouverture, l’impureté et l’intensité.
Elle appartient au collectif Bomba Suicida, basé à Lisbonne.

Dans la peau de Montpellier Danse
Marlene Monteiro Freitas, elle, a imaginé une cérémonie chorégraphique qui puise autant aux messes noires qu’aux dance floors. De marfim e carne, sa nouvelle pièce après Paraiso, a secoué le festival. Il y a dans cet opus à la bande-son parfaite des mythologies, des saints – un duo de barbus, Lander Patrick et Andreas Merk – qui semblent descendre de la croix pour gagner le night-club le plus proche. Et des automates, les danseurs eux-mêmes. Marlene Monteiro Feritas brasse une fois de plus les origines et le désir, cite le film de Chris Marker et Alain Resnais, Les Statues meurent aussi et, au final, nous offre une bacchanale envoûtante. Des percussions rythment le tout en live tandis que Betty Tchomanga et ses complices bouche grande ouverte aspirent le peu d’air qui reste dans le théâtre de la Vignette. De marfim e carne (d’ivoire et de chair) en fait parfois trop, mais on lui pardonne (presque) tout. Au rappel, Marlene Monteiro Freitas et sa troupe réenchantent le monde avec une reprise furieuse de "Feelings" par Nina Simone. La bande-son de notre été à coup sûr. Les Inrocks.com, Philippe Noisette, le 07 juillet 2014.

De marfim e carne - as estàtuas também sofrem (D’ivoire et de chair - les statues souffrent aussi) a été créé spécialement, avec son collectif détonnant, Bomba Suicida, pour le festival à l’issue d’une résidence à l’Agora, Cité internationale de la danse, en mai dernier, avec le soutien de la Fondation BNP Paribas.
Dans De marfim e carne, tout est surprenant. Ces personnages encapuchonnés de peignoirs chinois bleu et noir, ces gestes machiniques et saccadés qui s’accordent à une bande son tout aussi industrielle, avec ses arrêts, ses stridences, et brusque vrombissements. Bien sûr, on pense à un travail à la chaîne, mais ici curieusement inutile et improductif. Sur un écran, défile une prise de position en faveur des intermittents...
Serait-ce une parabole du travail artistique ?
Mais soudain, le ton change. Marlene Monteiro Freitas laisse tomber le peignoir pour se lancer dans une danse, sorte d’hybride de Jean-Paul Goude et d’accumulations de Trisha Brown, mâtinée d’un clin d’oeil, tout de même aux Temps modernes de Charlie Chaplin. C’est plutôt prenant et bien mené, assez jouissif, il faut le dire.
Reste que la mécanique apparemment bien rodée ne demandait qu’à s’emballer : avec trois musiciens qui ponctuent vite de coups de cymbales bien ajustés la suite du spectacle frise l’improbable. Les visages des performeurs se déforment, se disloquent par l’effet de grimaces ou de maquillage, ne perdant jamais le rythme implacable qui les précipite dans des poses absurdes ou étranges. La plupart du temps bouche bée, on ne sait si ces « statues » sont humaines, animales ou simplement grotesques. D’ivoire ou de chair ?
La question ne se pose plus tant le spectacle nous montre l’ensemble des gestes aberrants que l’homme se révèle capable d’accomplir. Et en ce sens,De marfim e carne - as estàtuas também sofrem est bien plus proche de la célèbre phrase de Spinoza - certes un peu mise à toutes les sauces dernièrement - à savoir « on ne sait ce que peut un corps » que de Pygmalion auquel Marlene Monteiro Freitas se réfère dans son programme. Finalement, le machinal se déborde lui-même, de précis il devient baroque, boursouflé comme la variation finale de Casse-Noisette de Tchaïkovsky qui devient dans cette bande son aussi emphatique qu’une B.O. de blockbuster dramatique.
L’ensemble n’est pas seulement drôle ou décalé, il est profondément émouvant. Et ces statues sont bien celles qui enferment notre chair - ou nos émotions à l’intérieur de nous. A jamais figées sous le marbre de la société. Agnès Izrine, Dansercanalhistorique, 5 juillet 2014.

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D'INTÉRÊT NATIONAL
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