OHAD NAHARIN
BATSHEVA DANCE COMPANY
THREE
Danse / mercredi 13.01.16 20h30  / Zénith de Pau
1h10 / TARIF A

Three est la reprise et la transformation d’une pièce emblématique créée par Ohad Naharin et la Batsheva Dance Company en 2005, transformation que le chorégraphe considère comme le processus naturel de maturation de l’oeuvre, encore enrichie par l’évolution de son art chorégraphique et du développement de la danse « gaga ». Comme le titre le suggère, la pièce se compose de trois parties qui s’articulent sur des choix musicaux porteurs d’une atmosphère singulière. Dans « Bellus », ce sont les célèbres Variations Goldberg de J.-S. Bach enregistrées par Glenn Gould qui suscitent la pure simplicité réflexive, le réglage précis des gestes et des déplacements des danseurs. L’album Neroli de Brian Eno, dépouillé et méditatif, sert d’environnement sonore à « Humus » : les danseuses de la compagnie s’y meuvent dans un unisson où la maîtrise et l’écoute déjouent l’arbitraire du geste. Dans « Secus », les dix-sept danseurs instaurent sur le plateau un chaos organisé pour « jouer avec les limites et saisir le plaisir de l’instant comme croquer un fruit à pleines dents ». OHAD NAHARIN

Les dix-sept danseurs, tous extraordinaires, se jettent, se courbent, avec une folle énergie et une extrême précision. sans perdre son élan, chaque mouvement semble être une succession d’arrêt sur images… ROSLYN SULCAS / THE NEW YORK TIMES / 07/2006.

EN PARTENARIAT AVEC LE PARVIS SCÈNE NATIONALE TARBES PYRÉNÉES

CHORÉGRAPHIE OHAD NAHARIN / COSTUMES RAKEFET LEVY / LUMIÈRES AVI YONA BUENO (BAMBI) / MONTAGE SON OHAD FISHOF / MUSIQUE « BELLUS » J.S. BACH, GOLDBERG VARIATIONS, PERFORMED BY GLENN GOULD / « HUMUS » BRIAN ENO, « NEROLI » / « SECUS » CHARI CHARI, KID 606 + RAYON (MIX : STEFAN FERRY), AGF, FENNESZ, KAHO NAA... PYAR HAI, SEEFEEL, THE BEACH BOYS / DANSEURS WILLIAM BARRY, MARIO BERMUDEZ GIL, OMRI DRUMLEVICH, BRET EASTERLING, IYAR ELEZRA, HSIN-YI HSIANG, RANI LEBZELTER, RACHAEL OSBORNE, SHAMEL PITTS, OSCAR RAMOS, NITZAN RESSLER, IAN ROBINSON ,OR MEIR SCHRAIBER, MAAYAN SHEINFELD, ZINA (NATALYA) ZINCHENKO, ADI ZLATIN
CRÉDIT PHOTO GADI DAGON

Three est la reprise et la transformation d’une pièce emblématique créée par Ohad Naharin et la Batsheva Dance Company en 2005, transformation que le chorégraphe considère comme le processus naturel de maturation de l’oeuvre, encore enrichie par l’évolution de son art chorégraphique et du développement de la danse « gaga ». Comme le titre le suggère, la pièce se compose de trois parties qui s’articulent sur des choix musicaux porteurs d’une atmosphère singulière. Dans « Bellus », ce sont les célèbres Variations Goldberg de J.-S. Bach enregistrées par Glenn Gould qui suscitent la pure simplicité réflexive, le réglage précis des gestes et des déplacements des danseurs. L’album Neroli de Brian Eno, dépouillé et méditatif, sert d’environnement sonore à « Humus » : les danseuses de la compagnie s’y meuvent dans un unisson où la maîtrise et l’écoute déjouent l’arbitraire du geste. Dans « Secus », les dix-sept danseurs instaurent sur le plateau un chaos organisé pour « jouer avec les limites et saisir le plaisir de l’instant comme croquer un fruit à pleines dents ». OHAD NAHARIN

Les dix-sept danseurs, tous extraordinaires, se jettent, se courbent, avec une folle énergie et une extrême précision. sans perdre son élan, chaque mouvement semble être une succession d’arrêt sur images… ROSLYN SULCAS / THE NEW YORK TIMES / 07/2006.

DISTRIBUTION

CHORÉGRAPHIE OHAD NAHARIN / COSTUMES RAKEFET LEVY / LUMIÈRES AVI YONA BUENO (BAMBI) / MONTAGE SON OHAD FISHOF / MUSIQUE « BELLUS » J.S. BACH, GOLDBERG VARIATIONS, PERFORMED BY GLENN GOULD / « HUMUS » BRIAN ENO, « NEROLI » / « SECUS » CHARI CHARI, KID 606 + RAYON (MIX : STEFAN FERRY), AGF, FENNESZ, KAHO NAA... PYAR HAI, SEEFEEL, THE BEACH BOYS / DANSEURS WILLIAM BARRY, MARIO BERMUDEZ GIL, OMRI DRUMLEVICH, BRET EASTERLING, IYAR ELEZRA, HSIN-YI HSIANG, RANI LEBZELTER, RACHAEL OSBORNE, SHAMEL PITTS, OSCAR RAMOS, NITZAN RESSLER, IAN ROBINSON ,OR MEIR SCHRAIBER, MAAYAN SHEINFELD, ZINA (NATALYA) ZINCHENKO, ADI ZLATIN

CRÉDIT PHOTO GADI DAGON

 
RENDEZ-VOUS
 

OHAD NAHARIN
Ohad Naharin est aujourdʼhui considéré comme un des chorégraphes les plus importants. En tant que directeur artistique très novateur, il a renouvelé le répertoire de la Batsheva Dance Company. Il est aussi à lʼorigine de la technique Gaga, langage corporel qui a non seulement nourri sa propre créativité mais a révolutionné le mode d’entraînement et de répétition de ses danseurs. Né en 1952, Ohad Naharin a grandi dans un climat artistique auprès dʼune mère professeur de danse et de musique. Devenu danseur à la Batsheva Danse Company, il est repéré par Martha Graham alors quʼil participe à la création The dream (1973). Celle-ci lʼinvite alors à danser dans sa propre compagnie. Il y restera un an. À New York, il complète sa formation à la Julliard School où il suit les cours de Maggie Black et de David Howard. Par la suite, il séjourne en Europe et danse au sein du ballet du 20ème siècle de Maurice Béjart. Cʼest à New York, au Kazuko Hirabayashi Studio quʼil crée ses premières chorégraphies, notamment le solo Pas de pepsi. De retour en Israël, il devient répétiteur de la compagnie, avant dʼêtre promu directeur artistique en 1990. Comme Jiri Kylian au Nederlands Dans Theatre, Ohad Naharin a fondé une compagnie junior. Les répertoires sont distincts mais il lui arrive de concevoir des pièces qui réunissent les deux compagnies, ce qui lui permet de créer des œuvres pour une quarantaine dʼinterprètes. « La danse est pour moi une manière de penser le monde dans lequel je vis. Mon histoire, mon passé, ma culture, mes origines, mon errance fondent mon approche de la danse. Je voudrais que mon expérience rencontre celle, différente, du spectateur. Que les murs tombent dans une interrogation commune, le temps dʼune représentation »

BATSHEVA DANCE COMPANY
Encensée par la critique internationale, la Batsheva Dance Company est reconnue comme lʼune des compagnies de danse contemporaine les plus passionnantes au monde. Avec le Junior Batsheva Ensemble, la Batsheva rassemble plus de 40 danseurs à la fois israéliens et étrangers. Programmée plus de 250 fois par an sur les plus grandes scènes et par les plus prestigieux festivals du monde, la compagnie a acquis une renommée internationale. En 1990, Ohad Naharin devenu directeur artistique, propulse la compagnie dans une nouvelle ère grâce à sa vision futuriste, son langage chorégraphique unique et son mouvement révolutionnaire : Gaga. En 2005, Sharon Eyal est nommée chorégraphe résidente et, en septembre 2009, Adi Salant rejoint la direction artistique en tant que directeur artistique associé. Son répertoire actuel se concentrant sur les œuvres dʼOhad Naharin et Sharon Eyal, la compagnie suscite lʼadmiration et lʼenthousiasme par ses spectacles généreux, émouvants et fédérateurs. Grâce à leur entraînement quotidien « Gaga », les danseurs recherchent sans cesse de nouvelles possibilités de mouvements et à éveiller leur sensibilité. Ils participent activement au processus créatif le nourrissant de leur curiosité avide et de leur imaginaire. Lʼexcellence du travail et lʼétonnante cohésion entre les danseurs et le chorégraphe confèrent à la compagnie sa singularité incontestable.

LE MONDE | 08.01.2016
La compagnie Batsheva cultive la liberté du geste
Par Rosita Boisseau
" L’instinct sous le bouclier du geste, la liberté dans la virtuosité. La danse du chorégraphe israélien Ohad Naharin, directeur de la compagnie Batsheva, rue dans les brancards comme s’il la maintenait en permanence sur le feu, histoire de vérifier qu’elle reste bien vivante. Et elle l’est intensément, bondissante, fonceuse, toujours multiple et insaisissable ! Cette fusée gestuelle qui happe tout sur son passage hypnotise par sa capacité à ne jamais se ressembler tout en affichant un style unique. Elle explose dans le spectacle Three (2005), à l’affiche du Palais Garnier jusqu’au 9 janvier. Sa trempe et sa vitalité raflent la mise. Programmée pour la première fois par l’Opéra national de Paris, la Batsheva Dance Company, troupe israélienne historique fondée en 1964 et basée à Tel-Aviv, est dirigée par Ohad Naharin depuis 1990. Three, en trois parties, intitulées Bellus (beauté), Humus (terre) et Secus (autrement), affirme la marque esthétique de cette figure de proue de la danse israélienne à travers une leçon d’écriture ponctuée par deux intermèdes télévisuels humoristiques – assez anecdotiques néanmoins – décrivant le spectacle de façon pseudo-naïve. Suspense permanent Plateau vide pour dix-huit interprètes habillés de pantalons skinny et de tee-shirts qui se plantent face public. D’un coup, ils font claquer cette danse qui n’atterrit jamais là où elle est censée arriver. Un grand saut académique s’écrase au sol ; des bras ouverts se recroquevillent dans l’affliction ; une arabesque vrille rock… Classique dans ses bases, elle fait ventre de toutes les influences qui lui passent par la tête et bifurque sans prévenir comme on change d’avis à la seconde. Elle se frotte aussi soudain les fesses au sol en rappelant que la chair existe. D’où un suspense permanent qui tient lieu de fil dramaturgique. Sur des musiques basculant de Bach aux Beach Boys en passant par Brian Eno – pour un fascinant Humus uniquement féminin –, ce branlebas de combat de gestes, d’humeurs et de références conserve une haute définition dans l’espace en ouvrant les écoutilles de l’imagination du mouvement. Chacun des interprètes semble y effeuiller les couches qui fondent son identité depuis les pas académiques jusqu’à la danse traditionnelle ou le tango. Chacun se distingue sans mettre en péril la cohésion du groupe.
Sans doute est-ce la méthode de travail spécifique élaborée depuis le tournant des années 2000 par Ohad Naharin qui explique ce mouvement cuirassé et à fleur de peau, très inventif. Baptisée la « gaga dance » « parce que ma mère m’a dit que c’est le premier mot que j’ai prononcé », nous confiait le chorégraphe en 2013, cette technique dynamite les habitudes. « Il s’agit d’aller au-delà de ses limites familières pour faire évoluer sa danse, précisait-il. De percevoir les endroits atrophiés de son corps, de travailler sur la vitesse, de se connecter avec l’animal que nous sommes… » Et de brancher les interprètes dans le présent d’un élan profondément sensuel qui ne perd jamais la boussole de la vie. En France, le statut de la Batsheva Dance Company est particulier. Relativement peu invitée – alors qu’elle additionne 250 dates de représentations annuelles dans le monde entier –, la compagnie a été souvent programmée à Montpellier Danse et au Théâtre national de Chaillot, à Paris. Son passage au Palais Garnier ouvre une nouvelle porte."

LES ECHOS WEEK-END
Philippe Noisette | Le 06/01/2016
Danse : la Batsheva sur tous les tons à l’Opéra de Paris
" Au palais Garnier, où elle est invitée pour la première fois, la compagnie israélienne fait des merveilles dans « Trois », chorégraphie de 2005 en forme de triptyque, signée de son directeur Ohad Naharin. L’opéra de Charles Garnier avait des allures de palais assiégé en ce soir de première de la compagnie israélienne Batsheva : policiers et barrières métalliques d’un côté, manifestants pro-palestiniens de l’autre. Mais sur le plateau c’est bien la danse qui a eu le dernier mot. La Batsheva Dance Company tourne beaucoup – notamment en France – mais elle n’avait encore jamais eu les honneurs du palais Garnier. Pour l’occasion, Ohad Naharin, son directeur et chorégraphe, a choisi « Trois », un ballet de 2005 débarrassé des excès de théâtralité qui encombrent ses dernières créations. Tant mieux. La structure de la chorégraphie repose sur trois parties qu’un danseur présente écran vidéo à la main. A chaque volet, correspondent une humeur et une musique. L’ouverture est magistrale sur les « Variations Goldberg » de Bach dans l’interprétation habitée de Glen Gould. L’Américain Bret Easterling ouvre le bal, gestuelle déliée, mouvement comme mimé : son solo est une démonstration de haut vol. Le danseur est bien vite rejoint par une dizaine de comparses dans un élan d’énergie continue. Naharin montre sa palette de chorégraphe avec des sauts parfaits, des poignets cassés dignes de la danse baroque, une approche contemporaine qui ne s’encombre pas de néoclassicisme. « Bellus » (« beauté ») porte bien son nom. La seconde partie « Humus » (« terre ») n’a pas la même force. Ballet féminin qui hésite entre bataillon de danseuses au pas et faunes en rut. Les passages au sol sur la musique vaporeuse de Brian Eno accrochent la lumière. Il faudra un final de feu : ce sera « Secus » (« autrement »).
Ohad Naharin réunit toute la troupe dans une explosion ininterrompue de gestes et de figures. Dans ces instants de grâce, les solistes ressemblent à des électrons libres qui dessinent sur la scène de Garnier un diagramme chorégraphique du plus bel effet. Surtout, le créateur s’attarde sur chaque interprète faisant de « Trois » une succession de portraits vivants. Des duos – dont un, masculin, d’une rare sensualité – ponctuent cette fête pour les sens. Lorsque, en toute fin, un danseur s’approche du premier rang, mains offertes, on chavire. Très vite, pourtant, il les replie pour se protéger. La force et la fragilité dans un même geste. La chanson des Beach Boys « You’re Welcome » vient en renfort. On se dit alors que cette danse offerte s’adressait autant aux spectateurs présents qu’aux militants de la rue. "

NOTE D’INTENTION « Three se compose de trois pièces : Bellus, Humus et Secus . Dans Bellus j’aime beaucoup la logique mathématique de la musique de Bach. En utilisant le célèbre enregistrement des Variations Goldberg par Glenn Gould, le calme entre chaque note est un instant merveilleux. Cette respiration crée un espace idéal pour le mouvement qui devient plus aiguisé et les danseurs plus sensibles.
Humus est une pièce pour 5 femmes, qui enchaînent de courtes phrases chorégraphiques. À chaque nouvelle formation de la ligne, elles débutent une nouvelle phrase. Ce qui mʼintéresse, cʼest la création dʼune atmosphère qui est à lʼopposé de lʼarbitraire, où des individus tout en maitrise sʼécoutent, un peu comme une Porshe qui fonctionnerait au ralenti. Il nʼest pas nécessaire dʼaccélérer pour savoir que cʼest une Porshe. Dans Secus, tous les danseurs interviennent. Jʼaime jouer avec les limites et saisir le plaisir de lʼinstant comme croquer un fruit à pleines dents. »
Ohad Naharin

ESPACES PLURIELS
SCÈNE CONVENTIONNÉE
D'INTÉRÊT NATIONAL
ART ET CRÉATION DANSE