Cinquante ans après ce qui fut d’abord un scénario pour Alain Resnais, écrit par Marguerite Duras en 1958 et tourné un an plus tard, Christine Letailleur met en scène le texte intégral de ce drame sentimental. Hiroshima mon amour, c’est l’histoire d’un bref adultère, celui d’une actrice française, mariée et mère de famille, venue au Japon, à Hiroshima, pour tourner dans un film sur la paix, et d’un architecte japonais, également marié et père de famille, quatorze ans après la bombe atomique et la Libération. Ils se sont rencontrés, on ne sait comment ni dans quelles circonstances. Ils sont maintenant amants et se sépareront dans 24 heures.

Christine Letailleur sert parfaitement l’écriture simple et incisive de Marguerite Duras dans une mise en scène qui gomme tout réalisme, suspend le temps. Elle place les comédiens dans une boîte noire, intemporelle, traversée par des corps, des mouvements, des gestes, des voix et des images, fonctionnant comme des traces, des lambeaux de mémoire. Valérie Lang et Hiroshi Ota, en se fondant dans les images projetées des ruines d’Hiroshima telles que le cinéastes japonais Omamura les a filmées, traversent Hiroshima mon amour comme un songe.

Scénario et dialogues Marguerite Duras / Mise en scène et scénographie Christine Letailleur / Assistant à la mise en scène Pier Lamandé / Lumières Stéphane Colin / Son Fred Morier / Avec Valérie Lang, Hiroshi Ota, Pier Lamandé / Création vidéo Jérôme Vernez / Christine Letailleur est artiste associée au Théâtre National de Bretagne depuis janvier 2010